Les indicateurs sont au vert pour l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI). La direction, chapeautée par Fathallah Sijilmassi, vient de tenir son deuxième conseil pour l'année en cours. Il en a résulté l'approbation de 48 projets d'un montant global de 28 milliards de dirhams, devant générer plus de 7.500 emplois. En outre, deux projets (touristique et industriel), totalisant 20 milliards de dirhams à eux seuls, affichent un meilleur présage étant donné qu'ils devraient être soumis prochainement à l'examen de l'Agence. En cumulant l'ensemble des dossiers étudiés depuis le début de l'année, la Commission des investissements, rattachée à l'AMDI, totalise 96 autorisations de projets qui représentent un montant global estimé à 83,5 milliards de dirhams, et un potentiel de création d'emplois de 21.000 postes. «Cela fait 25% de plus que l'année dernière», se félicite Sijilmassi, «une progression particulièrement encourageante en contexte de crise». En s'intéressant à la liste des projets autorisés durant la dernière réunion de ce mois de septembre de l'AMDI, il ressort que la part des investissements étrangers monte à 15% du montant global capté. Sur ce volet, il y a lieu de noter l'installation de nouveaux investisseurs étrangers au Royaume, notamment en provenance des Etats-Unis. Par ailleurs, sur le total des investissements, 7% proviennent d'entreprises internationales, tandis que le reliquat (8%) consiste en joint-ventures montées entre des opérateurs extérieurs et locaux. Au demeurant, la part des investisseurs étrangers reste réduite quoiqu'en augmentation sur les derniers mois. La part du lion continue de revenir aux investisseurs marocains «autant privés que publics», rapporte Sijilmassi. Des incitations à l'investissement plus accessibles L'autre grand constat est que les projets qui viennent de recevoir le feu vert de l'AMDI dénotent d'une diversification des secteurs dans lesquels s'opèrent les investissements. En effet, il y a peu, l'essentiel des investissements étaient générés dans l'immobilier touristique, ce qui au demeurant paraît justifié étant donné le souci du gouvernement de remplir les objectifs du Plan Azur et d'augmenter la capacité litière, en conséquence. À présent, l'immobilier touristique demeure, certes, en tête des secteurs bénéficiant d'investissements, mais il perd du terrain au profit d'autres secteurs, tels que la construction automobile, l'énergie, l'agro-alimentaire, le transport urbain, l'aménagement des zones commerciales et la distribution. L'industrie se distingue, notamment, en affichant une forte croissance dopée par un projet américain d'implantation d'une usine de fers à béton pour un montant de 327 millions de dirhams. L'autre nouvelle tendance est que les projets d'investissement ne sont plus cantonnés à l'axe Casa-Kénitra. Aussi, les implantations qui viennent d'être approuvées par l'AMDI seront-elles réalisées dans les régions de Tanger-Tétouan, de Marrakech Tensift-El Haouz, de Oued Eddahab Lagouira, de Laâyoune-Boujdour-Sakia EL Hamra, d'El Gharb-Cherarda-Béni Hsein, de Chaouia-Ourdigha, de Tadla Azilal ou encore de Souss-Massa-Drâa. Cette tendance participe également d'un effort revendiqué par l'AMDI de répartir les projets d'implantation de manière à en faire profiter l'ensemble du territoire national. Une manière pour le département de Sijilmassi de préparer le terrain au projet de régionalisation du territoire national. Un autre grand chantier qui devrait toucher l'AMDI concerne le projet de réforme de la Charte de l'Investissement. Aujourd'hui, les avantages douaniers et fiscaux prévus par cette charte ne sont accessibles qu'aux projets d'investissements dépassant le seuil des 200 millions de dirhams, ce qui revient à dire que seuls les grands groupes nationaux ou étrangers, à même de déployer des projets d'envergure, bénéficient des apports de la Charte d'Investissement. Partant, un consensus semble de plus en plus se former autour de la nécessité de ramener le seuil minimal exigé à 100 millions de dirhams. Si cet ajustement venait à être opéré, il paverait le chemin à l'agence de Sijilmassi qui a lancé, il y a quelques semaines, une mégacampagne de communication internationale ciblant les petites et moyennes entreprises étrangères.