«Une hausse des prix et une augmentation des volumes». La SAMIR doit à ces deux facteurs une hausse de 5 % de son chiffre d'affaires pour l'année 2011. Si, à ce niveau commercial, les chiffres tiennent bon, au niveau économique et opérationnel, la Samir a été confrontée aux impacts de la conjoncture internationale et régionale sur les niveaux de ses coûts de production. Pour autant, le raffineur espère qu'à la grâce des projets en cours, et plus globalement des retombées immédiates de son business plan 2012-2016, elle serait à même «d'améliorer ses performances opérationnelles et financières, ce qui résoudra en partie la question de la profitabilité», indique ainsi le management du raffineur dans sa communication financière pour l'exercice 2011. Des volumes de production qui dopent le chiffre d'affaires Au titre de 2011, donc, la Samir réalise un chiffre d'affaires global de 49,7 MMDH, contre 37 MMDH une année auparavant. «Cette hausse de 34 % tient à la fois de la hausse des prix et de l'augmentation des volumes», est-il expliqué par l'entreprise. Pour ce dernier volet, les chiffres publiés par la Samir font ressortir un total des ventes de 7,1 millions de tonnes, en progression de 5% comparé aux ventes de l'année 2010, qui s'étaient fixées alors à 6,7 millions de tonnes. À la faveur de l'augmentation de la demande interne, «les ventes sur le marché national ont augmenté de 4%», passant de 6 millions de tonnes en 2010 à plus de 6,3 millions de tonnes en 2011. À ces 300.000 tonnes supplémentaires, s'ajoutent les 102.000 tonnes de plus réalisées sur l'activité à l'export, dont les réalisations à fin décembre 2011, s'établissent à 809.000 tonnes, soit une hausse de 14% par rapport à 2010. Au niveau de la production, la Samir dégage un «processing de 7,6 millions de tonnes, dont 5,3 millions de tonnes de pétrole brut et 2,4 millions de tonnes de feedstocks (produits d'appoint)». Cette augmentation des feedbacks, indique le management du raffineur, «répond à la stratégie d'optimisation de la marge de raffinage» entreprise par la Samir. En effet, les marges de raffinage se seraient «fragilisées» au cours de l'exercice 2011, à cause notamment du «ralentissement de la demande sur le marché européen», auquel se rajoute «la pression des prix du Brent» (2,33 $ /bbl en 2010 ; 0,65 $/bbl en 2011). Dégradation des marges opérationnelles Sur le plan opérationnel et financier, l'année semble avoir été plus dure à gérer. Précisément à cause de la dégradation des marges de raffinage. À fin décembre dernier, le résultat d'exploitation est arrêté à près de 1,05 MMDH, soit une baisse constatée de 27,5% par rapport au résultat enregistré en 2010, qui était de 1,45 MMDH. Partant de ces chiffres, et malgré la baisse du résultat financier de quelques 51 MDH et un différentiel positif, en une année, des produits des cessions d'immobilisations de plus de 75 MDH, le résultat net s'établit, fin 2011, à 434,3 MDH, soit à moitié moins que le résultat de l'année 2010 (835,8 MDH en 2010). Notons à ce propos que les comptes sociaux font ressortir, exceptionnellement pour l'année 2011, des dotations non courantes aux amortissements et aux provisions de 96 MDH, au niveau des charges non courantes, qui expliquent à elles seules un partie non négligeable de la baisse du résultat net. Au niveau financier, le total des capitaux propres progresse de 9%, passant de 4,71 MDH en 2010 à plus de 5,14 MDH en 2011. Les dettes de financement sont, quant à elles, plutôt à la baisse. Etablies à 4,51 MMDH en 2010, elles sont prêtes à franchir, à la baisse, la barre des 4 MMDH, soit à fin décembre dernier, 4,08 MMDH. Les dettes fournisseurs ont augmenté de près de 39%, soit en valeur de 14,9 MMDH. Il en est de même des dettes du poste «Etat», qui passent de 27 MDH en 2010 à 71 MDH en 2011. Nouveau plan de développement 2012-2016 Compte tenu de la conjoncture internationale actuelle, il y a fort à parier que la pression sur les prix subie en 2011 par la Samir ne sera pas levée en 2012. Le prix moyen du brent, «qui est passé de 80$/bbl en 2010 à 109 $/bbl en 2011» n'est pas prêt de se stabiliser. En dépit de cette conjoncture, la Samir semble déterminée à ne pas lâcher sur la question de la profitabilité. À la faveur de la «mise en œuvre des actions stratégiques du Business Plan 2012 – 2016», non encore dévoilé à ce jour dans ces grandes lignes, la Samir entend par là «améliorer ses performances opérationnelles et financières», et partant, «garantir la profitabilité à ses actionnaires». À ce titre, rappelons qu'au début de ce mois, la Samir a signé un contrat d'assistance technique avec Beicip – Franlab, un cabinet de conseil français, pour un montant de 6 millions d'euros, et portant sur 3 ans. Ce contrat, qui entre dans le cadre dudit Business plan, devrait répondre à cet impératif de profitabilité, puisqu'il a vocation à «améliorer la productivité et les performances opérationnelles des installations de raffinage».