Une des vieilles musiques du nord du Royaume ressuscitée par les Britanniques. C'est en tout cas ce que nous avons découvert dans le journal électronique londonien, The Global Arab Network (GAN), qui a retracé dans un article paru en début de semaine l'histoire de Jajouka, une des plus vielles musiques du monde, soulignant la splendeur de cette musique mystique dont l'héritage est jalousement gardé par la famille Attar. En tant que membres fondateurs de Jajouka, un village perché sur une vallée de Djebela au pied du Rif, la famille Attar conserve l'une des plus anciennes et uniques traditions musicales connues de la planète, note le journal, relevant que la musique et les secrets de Jajouka sont légués de père en fils depuis 1.300 ans, selon certaines sources. Certains écrivains comme Brion Gysin, William S. Burroughs et Stephen Davis ont établi un lien entre des éléments de Jajouka et les anciennes civilisations grecque et phénicienne, note l'auteur de l'article. Bachir Attar, le leader des Maitres Musiciens de Jajouka, dont le père El Haj Abdeslam Attar avait dirigé le groupe jusqu'à sa mort en 1981, explique que les compositions les plus sacrées de sa famille remontent à plus de 1.000 ans. Jajouka tire sa Baraka ou pouvoir spirituel du Saint et Alem Sidi Ahmed Cheikh, dont le mausolée représente le centre spirituel et géographique de cette tradition, indique le GAN, rappelant les étapes qu'un apprenti de cette fabuleuse musique doit traverser avant de devenir des Maalems, un statut que seuls les meilleurs musiciens de chaque génération peuvent atteindre. La publication relève que les récits d'Ibn Khaldoun dans sa Mokaddima (1377) représentent la première référence écrite de cette tradition musicale. Après avoir rappelé l'évolution de cette musique à travers les siècles, le journal londonien souligne la reconnaissance mondiale que les Maîtres Musiciens de Jajouka ont remportée de la part de célèbres écrivains et artistes comme Brian Jones, Paul Bowles, Brion Gysin, et William S. Burroughs. Depuis l'an 2000, le groupe a continué à se produire régulièrement dans des pays comme l'Espagne et le Portugal, indique le journal, notant qu'en 2007, Bachir Attar et les maîtres Musiciens de Jajouka ont pris part à un concert au centre culturel de Belém à Lisbonne (Portugal) pour rendre hommage à Paul Bowles. Les Maîtres musiciens de Jajouka ont été honorés lors d'une tournée en 2008 au Canada, en recevant le Prix Miroir de la musique mondiale, poursuit le journal, qui revient sur les performances du groupe aux Etats-Unis au début de 2009 dans le cadre de la promotion de leur album Jajouka Live (volume 1).