De tout les chantiers du Trésor pour cette année, celui qui requiert le plus d'attention est le renforcement de la liquidité des valeurs du Trésor. En effet, de l'avis même de ce dernier, la faible liquidités des BDT pénalise l'image du marché marocain à l'échelle internationale, malgré les réformes importantes mises en place par le Trésor au cours de ces dernières années pour le hisser au niveau des standards internationaux. C'est ce qui explique, d'ailleurs, que la direction du Trésor a décidé de créer en 2010 des lignes benchmark sur les maturités à 5 ans et à 10 ans, avec un gisement plafond de 10 MMDH. «Ces lignes de taille importante ont la faculté d'être très liquides sur le marché, puisqu'elles rencontrent une forte demande de la part des investisseurs» précise-t-on au sein du Trésor. Concrètement, la création de lignes benchmarks permet de réduire le nombre de lignes en circulation sur le marché et de concentrer la demande des investisseurs sur un nombre limité de lignes, sur lequel le Trésor s'engage à émettre des montants importants. Il y a lieu de noter que le choix des maturités de 5 ans et 10 ans a été fait sur la base des concertations effectuées avec les banques intermédiaires en valeur du Trésor (IVT). Par ailleurs, pour atteindre ces nouveaux gisements très importants, le Trésor a introduit une pratique selon laquelle il assure une présence régulière sur le marché des adjudications en réalisant à l'approche des dates d'échéance de ces lignes des opérations de rachat et d'échange de titres. Ceci lui permet donc de lisser l'échéancier de la dette et réduire ainsi le risque de refinancement auquel il pourrait être exposé. Dans le même sens, le renforcement de la liqduidité du Trésor passe par la mise en place d'un système de cotation pour les BDT. «L'affichage de la cotation des valeurs du Trésor est un facteur clé qui permet de rehausser la transparence du marché de la dette intérieure et de contribuer à augmenter sa liquidité» ajoute-t-on au sein du département de Fouzia Zaaboul. Ce dernier a en effet recensé dans son rapport d'activité de l'année 2009 que l'absence de cotation des bons du Trésor est la principale insuffisance dont souffre le marché des valeurs du Trésor au Maroc. Pour remédier à ce handicap, le Trésor a inscrit son action pour l'année en cours sous le signe de la mise en place des préalables de la cotation des BDT. Il devra ainsi décider, en concertation avec les intervenants du marché, du modèle qui répond au mieux aux spécificités et au contexte du marché marocain (B2B, B2C ou hybride). Le Trésor devra également veiller à la définition des règles de fonctionnement du système découlant du modèle de marché arrêté et engager les procédures pour l'acquisition de la plateforme électronique de cotation et de négociation appropriée. Ceci étant, pour garantir la mise en place d'un système de cotation, «un plan constitué de plusieurs mesures sera mis en place graduellement avec pour principal objectif d'encourager les IVT à respecter, dans de meilleures conditions, leurs engagements de cotation en limitant au maximum les risques de défaut de livraison des titres» rajoute le Trésor. La récente adoption de la loi de prêt emprunt de titres entre en effet dans ce sens, puisqu'elle fait parti du cadre réglementaire régissant la cotation des titres. Aussi, l'instauration d'un système de prêt automatique de titre fait elle objet de tractation avec Bank Al-Maghrib, le CDVM et Maroclear afin d'en décider la faisabilité. C'est donc un remue-ménage qui s'opère, en douce, au sein de la direction du Trésor pour rendre les BDT plus liquide et, partant, plus attrayant auprès des investisseurs locaux et étrangers.