l Le renforcement de la liquidité des bons du Trésor devient une nécessité. l Le plan daction du Trésor sappuie sur la mise en place de plusieurs mesures, dont notamment linstauration dun système de cotation spécifique au BDT. l La sollicitation des différents opérateurs du marché devrait être à lordre du jour afin de mener à bien cette réforme. Si la cotation des obligations est monnaie courante sur le marché boursier, il nen est pas de même pour les titres de dettes sur lEtat, particulièrement les bons du Trésor. Une situation qui ne manque pas daffecter la liquidité de ces titres et, partant, le développement du marché de la dette publique dans sa globalité. «Laffichage de la cotation des valeurs du Trésor est un facteur-clé qui permet de rehausser la transparence du marché de la dette intérieure et de contribuer à augmenter sa liquidité», explique-t-on au sein de la Direction du Trésor et des finances extérieures. Labsence de cotation des BDT est dailleurs considérée comme lune des principales insuffisances dont souffre le marché des valeurs du Trésor, ainsi quun des facteurs à lorigine de sa faible liquidité. Même si le marché des BDT connaît un succès particulier auprès des investisseurs locaux, il nen demeure pas moins quen labsence de cotation de ces titres, son image auprès des investisseurs étrangers sen trouve pénalisée. Doù lintérêt que portent les responsables au sein du département de Zouhair Chorfi à cette réforme. Mais quapportera la cotation des BDT au marché financier ? A en croire la même source, la diffusion des prix des valeurs du Trésor, que leur cotation devrait assurer, permet détablir léquité entre les intervenants du marché, de favoriser léchange de ces titres et, surtout, détablir une courbe de taux de référence fiable qui servira de base à la valorisation des actifs financiers détenus par les organismes financiers, à savoir les banques, les OPCVM, les compagnies dassurance, les caisses de retraite Mais cest surtout le renforcement de la liquidité des BDT qui est visé par le Trésor à travers cette réforme. Car celle-ci est considérée par les opérateurs comme une condition fondamentale pour lefficience du marché secondaire de la dette publique, et aussi comme une garantie de pouvoir de négociation libre aux conditions de marché. Au sein du Trésor, on croit également que «la liquidité des titres a un impact direct sur le coût d'emprunt et sur la structure optimale du portefeuille de la dette », au grand bénéfice de lEtat. Dans ce contexte, Z. Chorfi et son équipe comptent consacrer lannée 2010 à la réalisation des préalables nécessaires pour doter le marché marocain dun système de cotation, ce dernier devant accroître la transparence du marché en assurant une large diffusion des prix cotés par les teneurs du marché. Ainsi, apprend-on auprès de la Direction du Trésor, il sera procédé, en concertation avec les intervenants du marché (CDVM, Maroclear, la SBVC et les banques IVT ), au choix du modèle de marché qui répond au mieux aux spécificités et au contexte marocains. Dans ce sens, le Trésor compte capitaliser sur les acquis de la visite organisée en 2009 par la Bourse de Casablanca en Espagne et dont lobjectif était de senquérir de lexpérience espagnole en matière dorganisation du marché secondaire et de fonctionnement des plates-formes de cotation (voir encadré). Une fois le modèle de cotation arrêté, le Trésor devra trancher sur «la définition des règles de fonctionnement du système pour ensuite choisir et engager les procédures pour lacquisition de la plate-forme électronique de cotation et de négociation appropriée». Cependant, afin de garantir la réussite de la mise en place dun système de cotation, un plan constitué de plusieurs mesures devra également être mis en place graduellement. Dans ce sens, le déparetement de Z. Chorfi sest fixé pour principal objectif dencourager les IVT à respecter, dans de meilleures conditions, leurs engagements de cotation en limitant au maximum les risques de défaut de livraison des titres. Et, «la loi sur le marché de prêt-emprunt de titres aura un impact positif sur lactivité de cotation», rappelle la même source. Aussi, le plan daction du Trésor prévoit lengagement dune discussion avec les principaux intervenants sur le marché des valeurs du Trésor pour examiner la possibilité dinstaurer au Maroc un système de prêt automatique de titres. Ce dernier devrait, selon les professionnels, permettre aux banques IVT davoir la possibilité de se prêter mutuellement des bons du Trésor de manière automatique via le système de règlement/livraison de Maroclear afin déviter un défaut de livraison de titres découlant de leurs obligations de cotation. Enfin, lautre mesure sur laquelle devrait se pencher le caissier de lEtat concerne lintroduction de la pratique de la «Repo facility». Cette dernière est dailleurs mise en place par les principaux Trésors européens au profit de leurs Primary dealers. Dans le jargon financier, elle est définie comme étant une facilité de prêt de titres qui consiste pour le Trésor, en tant que prêteur de dernier ressort, à mettre des valeurs du Trésor temporairement à la disposition des IVT qui sont en difficulté de livraison de titres découlant de leurs obligations de cotation, et ce via une opération de cession-rétrocession (repo) pour une période de très courte durée (une journée renouvelable sur une durée très limitée). Mais, pour ce faire, une mise à jour du cadre juridique actuel est nécessaire, notamment «à travers lintroduction dune disposition, éventuellement, au niveau de la prochaine Loi de Finances pour permettre au Trésor démettre temporairement des titres au profit des IVT pour des besoins de cotation», explique-t-on au sein de lorganisme.