L'Elysée abaisse sa prévision de croissance pour 2011 Cinq points de base. C'est le total dont a été réduite la prévision de croissance pour 2011 par l'Elysée. Ainsi le pourcentage de croissance prévisionnel est fixé à 2% au lieu de 2,5% jugé «trop optimiste» par le Fonds monétaire international, qui estime que la France devra faire des «efforts supplémentaires» d'économies pour ramener d'ici à 2013 le déficit à 3% du PIB (seuil de Maastricht) comme elle s'y est engagée. Compte-tenu de la hausse du PIB de 0,2% au premier trimestre et surtout de celle inattendue de 0,6 % au second, l'Elysée estime que la perspective de croissance de 1,4 % pour 2010 sera «atteinte ou dépassée». «Ceci autorise aussi, en cohérence avec les prévisions de l'OCDE, une prévision de croissance de 2 % pour 2011», précise le communiqué l'Elysée. Nicolas Sarkozy, qui veut faire de la réduction du déficit public à 6% en 2011 «un objectif majeur du pays» a demandé au gouvernement de poursuivre la politique économique engagée depuis 2007. «Ni l'impôt sur le revenu, ni la TVA, ni l'impôt sur les sociétés ne seront augmentés», souligne la présidence de la République. Cette réduction du déficit public doit être «obtenue en réduisant en priorité la dépense publique». Ainsi «les dépenses de l'Etat ne progresseront pas en valeur sur les trois prochaines années, hors pensions et charge de la dette et les transferts de l'Etat aux collectivités territoriales resteront désormais stables en valeur. Le programme de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite sera poursuivi et le point d'indice des fonctionnaires ne sera pas revalorisé en 2011. Les dépenses de fonctionnement et d'intervention de l'Etat baisseront de 10 % d'ici 2012, dont 5 % dès 2011. L'objectif national des dépenses d'assurance-maladie (Ondam) continuera de décroître pour atteindre après 3 % en 2010, 2,9 % en 2011 et 2,8 % en 2012», précise le communiqué de l'Elysée. De plus, «10 milliards de niches fiscales et sociales seront supprimées à l'automne». Les 470 niches fiscales recensées représentent un manque à gagner pour l'Etat en 2010 de 75 milliards d'euros. Parmi celles qui pourraient être «rabotées», devraient figurer les intérêts d'emprunt immobilier, pourtant l'une des réformes phares du président Sarkozy qui voulait favoriser l'accès à la propriété. Jugée trop coûteuse pour de médiocres résultats, elle pourrait être abandonnée au profit d'un prêt à taux zéro amélioré. En revanche, selon l'UMP, seront préservées les niches «sociales» qui ont «un effet direct sur l'emploi». L'Iran lance sa première centrale nucléaire L'Iran a lancé samedi sa première centrale nucléaire construite par la Russie à Bouchehr (sud), en dépit des sanctions internationales contre son programme nucléaire soupçonné de dissimuler des visées militaires. Les opérations de chargement du combustible dans le réacteur ont commencé samedi matin, en présence du vice-président Ali Akbar Salehi, chef du programme nucléaire iranien, et de Sergueï Kirienko, chef de l'agence nucléaire russe Rosatom qui a dirigé la construction de la centrale, a annoncé l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) dans un communiqué. Le début du chargement du réacteur fait désormais officiellement de la centrale de Bouchehr une installation nucléaire. «Aujourd'hui est un grand jour, qui marque le lancement physique de la centrale de Bouchehr», a déclaré Sergueï Kirienko. Ali Akbar Salehi a salué de son côté «ce jour mémorable», remerciant la Russie pour avoir «accompagné la nation iranienne». Le chargement des 163 barres de combustible dans le cœur du réacteur, sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), devrait s'achever vers le 5 septembre. Il faudra ensuite environ deux mois pour que la centrale de 1.000 mégawatts (MW) puisse être raccordée au réseau électrique fin octobre ou début novembre, selon le porte-parole de l'OIEA Ali Shirzadian. Ce succès technologique intervient 35 ans après le début des travaux de la centrale, entamés par l'Allemagne à l'époque du Shah avant d'être interrompus par la révolution islamique de 1979 et la guerre contre l'Irak, puis d'être repris par la Russie en 1995. Pour obtenir de l'ONU que Bouchehr échappe à l'embargo international contre tout transfert d'équipements ou technologies nucléaires vers l'Iran, la Russie s'est engagée à fournir pendant dix ans le combustible nécessaire à son fonctionnement et à le récupérer après usage pour réduire les risques de dissémination du plutonium contenu dans les déchets. La centrale va par ailleurs demeurer plusieurs années sous le contrôle conjoint de techniciens russes et iraniens. Bouchehr «est totalement protégée de tout risque de prolifération», a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a pour sa part estimé «garanti à 100%» que la centrale serait utilisée uniquement à des fins civiles.