Facile à porter, disponible à tout moment. Telles sont les qualités d'une carte bancaire. Et pourtant, cette «facilité» ne semble pas encore être assez assimilée dans notre pays. Un constat que viennent confirmer les dernières conclusions du Centre monétique interbancaire (CMI) qui a souligné, encore une fois, que le volume global de cartes émises sur le marché marocain reste très faible. Volume qui, rapporté au nombre de détenteurs de comptes bancaires, fait ressortir une configuration à une carte bancaire pour 2,3 clients. Mais, pour autant, les détenteurs de cartes bancaires en font «bon usage». Au terme du premier semestre 2010, les statistiques du CMI affichent une hausse de 18% sur un an, d'opérations via carte bancaire, portant le montant global de ces transactions à 65,6 milliards de DH. Sur un même registre, les paiements réalisés avec des cartes marocaines auprès des commerçants affiliés au CMI ont atteint un volume 4,8 millions pour un montant de 3 milliards de DH. Ces derniers ont enregistré, au terme du premier semestre de cette année, 6,4 millions d'opérations de paiement par cartes bancaires marocaines et étrangères, pour un montant global de 5,8 milliards de DH. Soit une progression de 24% par rapport à la même période de l'année 2009. L'extension du réseau s'est poursuivie avec l'installation de 193 nouveaux guichets durant le premier semestre courant, portant le nombre à 4.337. Le réseau couvrait 256 localités depuis la fin du mois de juin 2010. Des réalisations favorables, certes, mais qui sont loin des prouesses. L'objectif du Maroc étant de hisser le taux de bancarisation à 50% d'ici fin 2010. Rappelons que, dans ce sens, plusieurs dispositifs avaient été mis en place. Déjà en 2006, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et Barid Al-Maghrib avaient conclu une convention portant sur la mise en place d'une nouvelle procédure de paiement des assurés sociaux non bancarisés en utilisant le réseau de Barid Al-Maghrib. Deux ans après, c'est la Caisse marocaine de retraite, qui lui emboite le pas, en lançant une carte de retrait aux guichets automatiques bancaires (GAB) au profit des pensionnés non bancarisés de la Caisse, en partenariat avec la Société Générale et Barid Al-Maghrib. Du côté des banquiers, des cartes prépayées ont vu le jour. Assimilées au chèque-cadeau sous d'autres cieux, elles visent à familiariser la population marocaine à l'utilisation des cartes bancaires.