Riche et intéressante. Telle était l'intervention du président de Google Eric Schmidt mardi en fin de journée au Mobile World Congress de Barcelone 2012. 45 minutes durant, Schmidt s'est adressé au «Technology community», en dressant un bilan détaillé sur la situation. «Des centaines de millions n'ont pas de smartphones et n'ont jamais entendu parler du débat Android contre iOS, que j'aime tant», a déclaré d'emblée le président de Google. Cette déclaration a donné un avant-goût à cette rencontre très attendue par les participants au MWC 2012. Schmidt s'est par la suite attaqué au problème de la fracture numérique, qui sépare les deux milliards de personnes connectées des cinq milliards de personnes restant à connecter. «Il faut être réaliste, il y a une véritable fracture numérique, mais les cinq milliards de personnes à connecter sont une formidable occasion de nouveautés, de changements dans le monde». Schmidt a expliqué juste après que cette fracture numérique sépare trois groupes. Le premier, celui des ultra-connectés (communément appelée l'élite technologique), le deuxième, celui des contributeurs (la classe moyenne technologique, soit les deux milliards de connectés aujourd'hui), et le troisième constitué par la majorité qui aspire au progrès, soit les cinq milliards d'utilisateurs non connectés aujourd'hui. «Internet est comme l'eau» Dans le détail, le président de Google, a précisé que pour les personnes qui font partie du premier groupe et qui bénéficient de bonnes conditions de vie, le futur n'a pas de limites. C'est ainsi que d'ici à 2020, ce groupe aura accès à des systèmes de présence virtuelle. Quant au deuxième groupe, il a grandi selon Schmidt, avec la technologie et pourra profiter de toutes ces avancées, mais avec un petit délai ou sur un segment moins évolué. À l'intérieur même de ce groupe, on constate diverses factures, à la fois socio-économiques et intellectuelles. Enfin, Eric Schmidt a affirmé être persuadé que les personnes qui font partie du troisième groupe ne connaîtront jamais le PC, mais auront dans 20 ans des smartphones. «À la croissance actuelle, Android sera dans chaque poche [...] il faudra bientôt produire plus d'humains si l'on veut leur fournir toujours plus d'appareils Android !». La dernière partie de l'intervention de Schmidt a été consacrée à ce rapport dialectique entre la technologie et le pouvoir. «La technologie donne le pouvoir et le pouvoir donne le choix», tel est en effet le résumé du mot de Schmidt. «Il y aura toujours des élites [...], les gouvernements chercheront toujours à censurer Internet, mais Internet est comme l'eau, il s'infiltre partout et trouve toujours un moyen de fuir», a-il- souligné.