L'opérateur américain Comcast annonce aujourd'hui un accord lui permettant de prendre le contrôle de NBC Universal. Avec une capitalisation boursière de 47,2 milliards de dollars, Comcast pèse déjà nettement plus que Direct TV, son concurrent direct. En y ajoutant les 51% de NBC Universal, le groupe se mesurerait au numéro un mondial des médias et du divertissement Disney dont la capitalisation boursière est valorisée à 57 milliards de dollars. Toutefois, l'accord GE-Comcast devra recevoir le feu vert des autorités de la concurrence. GE, qui détient 80% de NBC Universal, doit au préalable conclure l'achat des 20% restants et qui appartiennent au groupe Vivendi. Les deux groupes sont arrivés ce lundi à un accord valorisant la part du groupe français à 5,8 milliards de dollars. «Nous pensons que le gouvernement va approuver l'accord, mais après un long passage en revue» et en «imposant beaucoup de conditions», estime un analyste proche du dossier. Comcast déboursera 6 milliards de dollars et cèdera des parts de son réseau câblé à GE. La nouvelle structure, qui sera détenue à 51% par Comcast et 49% par GE, reprendra à son compte une dette de 9 milliards de dollars. A terme, Comcast aura la possibilité de détenir NBC Universal à 100%. Le pari risqué de l'intégration verticale Le groupe américain est déjà n°1 du réseau câblé aux Etats-Unis, grâce auquel il distribue des services de téléphonie, d'Internet et de télévision. Il y ajoutera le réseau de chaînes de télévision en anglais de NBC et en espagnol de Telemundo, ainsi qu'un éventail de plus de 20 chaînes câblées dont CNBC, et Bravo. Comcast prendra également le contrôle des studios Universal et des parcs d'attraction NBC Universal. Ce faisant, Comcast opte pour un modèle risqué d'intégration verticale. Pari risqué au vu des échecs cuisants qu'un tel modèle a engendrés auparavant. La retentissante déroute de la fusion de TimeWarner et AOL en est la parfaite illustration. Cependant, les analystes jugent favorablement un rachat de 51% de NBC par Comcast. Selon les économistes, c'est un pas vers le futur de la distribution de divertissement, tout en se diversifiant en dehors du secteur très concurrentiel des sociétés de câble.