Les groupes automobiles français rament ! Les françaises, leur charme, leur classe, la beauté de leurs formes, ne séduisent plus ! Contrairement aux allemandes qui attisent toutes les convoitises car plus demandées, plus appréciées, plus désirées. Ainsi, et malgré leurs nouveaux modèles, les constructeurs automobiles français ont du mal à appâter des investisseurs qui n'ont d'yeux que pour les concurrents allemands. Mettre ce flop sur le dos de la crise ne serait pas pertinent. Et pour cause, les voitures allemandes n'en souffrent pas ! Les titres PSA Peugeot Citroën et Renault ont perdu respectivement 1,3% et 2,7% depuis le 1er janvier, alors que BMW a bondi de 55%, Volkswagen de 64% et Daimler de 42%. De plus, Daimler affiche une capitalisation boursière de 43,5 milliards d'euros environ, Volkswagen de 34 milliards et BMW de 26 milliards. Renault pèse seulement près de dix milliards en Bourse et PSA environ cinq milliards. «Les constructeurs français, très dépendants des volumes, restent pénalisés par les craintes qui entourent maintenant le marché avec la disparition de la prime à la casse», explique Kristina Church, analyste chez Barclays Capital; alors que «pour les Allemands, la présence d'une offre haut de gamme forte et un positionnement plus précoce sur les marchés émergents constituent des éléments positifs pour les marges, d'où la préférence des investisseurs». Cela s'est inévitablement ressenti au niveau du classement établi par Barclays Capital selon lequel Renault n'arrive qu'en quatrième position, alors qu'il était troisième six mois plus tôt, et PSA pointe à la cinquième place alors qu'il était deuxième précédemment. Au grand désarroi des constructeurs français, le trio de tête est exclusivement germanique. BMW est la valeur préférée, l'action préférentielle de Volkswagen vient en deuxième position et Daimler arrive en troisième place. Cependant, cette analyse serait biaisée si on omettait de mentionner le rôle de la «prime à la casse». En effet, un décalage dans le temps de l'effet «prime à la casse», a permis au secteur de traverser la crise. En Allemagne, les aides ont disparu dès septembre 2009, le marché en a donc subi le contrecoup en début d'année, tandis qu'en France, leur disparition progressive ne se fait sentir que ces derniers mois. Alors la «prime à la casse», réel responsable, ou fausse consolation ? Pour le savoir, il va falloir attendre les résultats du trimestre à venir. La Société Générale renaît de ses cendres La deuxième banque française après BNP Paribas affiche des résultats performants. En effet, celle-ci a publié, mercredi dernier, un bénéfice net supérieur aux attentes, grâce au recul de ses provisions et à une hausse plus forte qu'attendu de ses revenus. Les provisions pour risque de perte sur le crédit de la banque ont reculé de 6% sur la période, tandis que ses revenus ont crû de près de 17%. Le résultat net de la Société Générale s'est multiplié par 3,5 à 1.084 millions d'euros pour le 2e trimestre. Ainsi, «le rebond des résultats de la SG se confirme», commente un analyste londonien, faisant aussi remarquer que les pertes sur les actifs toxiques sont moins élevées que prévu. À ajouter que l'annonce par le Comité de Bâle d'un assouplissement au projet de la nouvelle régulation bancaire a apporté une bouffée d'oxygène à l'action Société Générale, ce qui a par la même occasion réconcilié celle-ci avec les investisseurs, qui lui avaient tourné le dos depuis ses derniers déboires. Néanmoins, la Société Générale ne s'emballe pas et s'efforce, depuis le début de l'année, de convaincre le marché de sa capacité à tourner la page de la crise financière et économique et celle de l'affaire Kerviel, en multipliant les promesses et les efforts. C'est pour cela que la nouvelle équipe dirigée par Frédéric Oudéa a promis à mi-juin de doubler les bénéfices de la Société générale en deux ans et vise un résultat net de six milliards d'euros en 2012, contre un objectif de trois milliards cette année. Sans oublier que la banque envisage également des acquisitions, mais a précisé qu'elle ne les financerait pas par des augmentations de capital. Hantée par l'affaire Kerviel, meurtrie par la crise économique, la Société Générale tente de se redresser tant bien que mal. Cependant, elle reste frileuse et donc méfiante. Dans ce sens, le PDG de la Société Générale souligne que «La reprise économique qui a débuté fin 2009 se confirme, mais demeure fragile». Notons également que les performances dans le secteur bancaire européen durant ces quatre dernières semaines ont largement contribué au rebond de la banque.