«Le ministère de la Communication est amené à disparaître. En attendant, il doit accompagner la transition qui s'opérera dans le secteur». C'est le ministre lui-même qui le déclare. Invité sur le plateau de Medi1 TV jeudi dernier, Mustafa El Khalfi avait en tout et pour tout «90 minutes pour convaincre». Mission accomplie ? À l'issue d'un débat pour le moins animé, le moins que l'on puisse dire est que ce professionnel des médias et désormais aux commandes du ministère de tutelle, a su trouver les bons arguments aux nombreuses interrogations des journalistes et chroniqueurs invités à contribuer au débat. Réforme de la presse et du secteur, peines restrictives de liberté pour les journalistes, interdictions de vente de publications étrangères, affaire Rachid Nini (directeur de publication d'Al Masse), réactions des officiels suite aux événements de Taza, ou encore état du marché publicitaire, du secteur audiovisuel et de la formation des professionnels, tout y est passé ou presque. Et le ministre a répondu sans ambages. En somme, El Khalfi a affirmé que son département travaillait activement sur la réforme des textes de loi concernant le secteur. Le code de la presse n'est pas le seul à être concerné par les prochaines réformes envisagées par le ministre pjdiste. Le code déontologique de la profession, le code régissant le secteur audiovisuel et le futur Conseil supérieur de la presse sont également sur la «To do list» du nouveau ministère. Et ce n'est pas tout. «Tous les cahiers des charges des télévisions et radios seront révisés à la lumière de la nouvelle Constitution et des nouvelles évolutions qu'a connues le pays» ajoute le ministre. Si El Khalfi semble donc prêt à se retrousser les manches pour démarrer un chantier jusqu'ici laissé en suspens, il a également le mérite de ne pas faire fi des recommandations du Dialogue national média et société. Mieux, il annonce à l'antenne qu'il a été «convenu avec Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des libertés, que l'initiation d'un dialogue entre juristes et professionnels des médias est prévu». De l'avis du ministre, «la réforme du secteur tant professionnelle, que juridique ne peut s'effectuer sans un cadre juridique adéquat», autrement dit, à jour.