Après un premier bilan du secteur bancaire signé par la banque centrale, c'est au tour de la DAPS (Direction des assurances et de la prévoyance sociale) de mettre sa loupe sur le secteur des assurances. Une étude qui tombe à pic puisqu'elle permet de donner une vue d'ensemble sur le secteur, au titre de l'année écoulée, et comble le vide qui entourait les réalisations de cet autre compartiment du marché financier. En effet, mises à part les données publiées par les compagnies d'assurances cotées en Bourse, rares étaient jusque-là les chiffres permettant de sonder l'activité du secteur au titre de l'exercice précédent. Une première lecture, donc, de ces données et le positionnement de l'activité marocaine est vite opéré comparativement aux autres pays, notamment arabes. Evolution...contrastée Certes, le marché marocain d'assurances a connu une légère progression des primes encaissées en 2009, celles-ci passant de 2,54 milliards de dollars à 2,58 milliards, alors que plusieurs régions du monde affichent des baisses parfois considérables en raison des répercussions de la crise. Cependant, cette performance n'offre au Maroc qu'une 53e position sur l'échiquier mondial. Au niveau arabe, le Maroc se situe après les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite. Même constat quand il s'agit d'évaluer les performances du secteur selon sa densité et son taux de pénétration. La pénétration de l'assurance au Maroc, mesurée en pourcentage du PIB, est de 2,8% pour l'ensemble des primes, répartie en 0,9% en assurance-vie et 1,9% en assurance non-vie. Dans ces conditions, le Maroc perd une place en deux ans pour atterrir au 50e rang au lieu du 49e en 2008. Néanmoins, notre pays parvient tout de même à maintenir sa deuxième place au niveau arabe juste derrière le Liban. Quant à la densité, mesurée en rapportant les primes par tête d'habitant, en moyenne ce sont 80,70 dollars qui ont été dépensés en assurance, dont 25,8 dollars en assurance-vie et 55 dollars en assurance non-vie. Une performance que l'on pourrait juger très faible, puisque le Maroc n'est que 68e dans le classement mondial de la densité de l'assurance et au 8e rang au niveau des pays arabes. C'est dire que même si la croissance de l'activité est toujours au rendez-vous, la culture de l'assurance n'est pas le point fort des Marocains. Le non-vie règne toujours Par ailleurs, le document de la DAPS recense dix-sept entreprises dont quatorze commerciales et trois mutuelles, opérant dans le secteur des assurances en 2009. Sur ce total, sept pratiquent aussi bien les opérations d'assurance non-vie que les assurances vie et capitalisation, quatre se limitent aux opérations d'assurances non-vie, une compagnie pratique exclusivement les opérations d'assurances vie et capitalisation, trois pratiquent les opérations d'assistance, une autre est spécialisée dans l'assurance crédit, et une entreprise dans la réassurance. Ces compagnies ont ainsi généré un chiffre d'affaires global de 20,85 MMDH, en progression de 5,59% par rapport à l'exercice précédent. Les opérations non-vie ont continué en 2009 à être le moteur de croissance de l'activité des assureurs en générant 68,14% des primes, soit une progression de 7,71%.