C'est le «plus important» programme de privatisations depuis les années 1990, selon la presse économique russe. Pour réduire un déficit budgétaire né de la crise économique et de la baisse du prix des ressources naturelles, notamment du gaz et du pétrole, Moscou a annoncé un vaste projet de privatisation partielle de certaines entreprises étatiques, au nombre de douze. Selon le ministère du Développement économique, le plan devrait rapporter au Trésor russe 298 milliards de roubles (7,6 milliards d'euros) dès l'année prochaine, pour un total de 883 milliards de roubles (22,4 milliards d'euros) à la fin du processus en 2013. Des cessions gigantesques Onze entreprises devraient être partiellement privatisées lors de cette vente d'actifs, dont les modalités seront connues au courant de l'automne. Parmi celles-ci, se trouvent notamment le géant pétrolier Rosneft, le producteur d'électricité Rushydro ainsi que les banques VTB et Sberbank, cette dernière étant l'équivalent russe des Caisses d'épargne. La plus grande entreprise de transport ferroviaire au monde, les Chemins de fer russes «RJD» (1,3 million d'employés), a été un temps évoquée, mais resterait finalement à 100% dans le giron de l'Etat. Pour toutes les entreprises impliquées dans ce nouveau processus de privatisation, la participation du secteur privé ne devrait cependant pas dépasser les 30%, l'Etat se réservant le contrôle, en dernier lieu, de ces acteurs stratégiques de l'économie nationale. Objectif avoué du plan de privatisation : utiliser les sommes ainsi dégagées pour ramener le déficit budgétaire du pays, estimé à 5% pour l'année en cours, à 4% en 2011, 3% en 2012 et 2% l'année suivante. Mardi, le ministre des Finances, Alexeï Koudrine, annonçait que l'objectif du gouvernement russe était de retrouver un budget équilibré à compter de l'année fiscale 2015. Fortement touchée par la crise économique et la chute des prix pétroliers, la Russie renoue avec la croissance depuis cette année. Le produit intérieur brut (PIB), qui avait chuté de 7,9% en 2009, devrait connaître une hausse estimée à 4% en 2010, grâce notamment à un deuxième trimestre favorable, avec un PIB en hausse de 5,4% par rapport à la même période l'année dernière. Les marchés boursiers ont bien accueilli l'annonce de cette vague prochaine de privatisations, la première depuis l'entrée en Bourse de la banque VTB, en 2007. Mais le pays, qui a connu des vagues de privatisations «sauvages» à la suite de l'effondrement de l'économie soviétique dans les années 1990, observe également avec méfiance toute annonce de privatisations massives. La presse économique s'inquiète de la vente «au rabais» des parts de ces géants de l'économie nationale. Le quotidien des affaires Vedomosti estime ainsi à 40 milliards d'euros, la valeur réelle des actifs potentiellement mis en vente pour les seules entreprises du domaine de l'énergie, et s'interrogeait sur l'origine des investisseurs intéressés par une éventuelle participation dans ces grands groupes d'Etat. Le «Vélib'» londonien entre en service Trois ans après le début du Vélib' à Paris, Londres se dote à son tour d'un système de location de vélos en libre-service. Les premières bicyclettes gris et bleu vont être disponibles dès demain matin dans les rues de la capitale britannique pour les utilisateurs qui se seront abonnés au service sur Internet. Le projet était l'une des promesses de campagne du maire conservateur de Londres, Boris Johnson, un cycliste passionné qui s'est ouvertement inspiré du succès populaire du Vélib' à Paris. Un engin de 23 kg À part quelques détails comme les couleurs des vélos ou la forme des bornes d'accueil, le système est d'ailleurs une copie conforme du Vélib'. Avec la première demi-heure gratuite et un coût augmentant très rapidement au-delà de la première heure, le système incite les usagers à une utilisation de très courte durée, de manière à augmenter le nombre de vélos disponibles dans les stations. Les vélos et les bornes sont construits au Québec par la société qui fournit le système de location de vélos Bixi à Montréal, et l'exploitation a été cédée au groupe britannique de services Serco. Pour le démarrage, la société «Transport for London (TFL)», qui gère tous les transports publics pour la Mairie de Londres, tablait sur l'installation de 6.000 vélos dans pas moins de 400 stations dans neuf quartiers du centre de la capitale, soit un ensemble plus modeste que les 20.000 vélos et plus de 1.600 stations à Paris. Mais à cause de retards dans les travaux, moins de 300 stations sont déjà en place. Lors d'une séance d'essai du vélo en avant-première cette semaine, entre Westminster et Piccadilly, les sensations sont proches du Vélib'. Le vélo est très lourd, 23 kg, mais avec ses trois vitesses bien étagées, il permet de rouler confortablement et tranquillement à une vitesse plutôt réduite. La grande nouveauté est finalement la présence de pas moins de six logos Barclays sur chaque bicyclette. La banque britannique a apporté 25 millions de livres (30 millions d'euros), soit 18% du coût total du projet pour devenir le sponsor officiel de l'initiative, d'ailleurs baptisée «Barclays Cycle Hire». Mais ce nom un peu pompeux ne plaît pas à tous les Londoniens, et certains les ont déjà surnommés les «Borisbikes» (vélos de Boris) en l'honneur du maire de Londres.