Le cycle des spéculations autour de l'acquisition des parts de CDG et de FinanceCom dans le capital de Méditel a repris de plus belle après l'annonce des résultats semestriels du deuxième opérateur GSM. Cette fois, il ne s'agit pas d'émiratis ou autres grands investisseurs du Golfe mais de France Telecom et du groupe Orange. Un groupe bien connu au Maroc, ce qui explique que sa supposée offre ne pouvait passer inaperçue. Les Salons casablancais et r'batis se sont fait écho en fin de semaine dernière d'une offre de rachat de 40% du capital de Méditel. Une transaction qui porterait sur 650 millions d'euros, soit une plus-value de 25%. Interrogé à cet effet, le top management de Méditel affirme qu'il y a eu plusieurs offres de rachat par de grands groupes internationaux, depuis plus d'un an, mais que rien n'est encore décidé. Il y a quelques semaines, le directeur général de Méditel, Mohamed El Mandjra l'avait d'ailleurs souligné lors de la présentation de résultats : «Une cession des parts de la CDG et de FinanceCom est envisageable, à condition toutefois, que le nouvel acquéreur ait une valeur ajoutée remarquable». «Contrairement à l'information qui a circulé sur le marché, rien n'a été conclu», déclare un responsable auprès de l'opérateur. Ce dernier n'a d'ailleurs pas manqué de faire le lien avec une autre information ayant fait autant de vagues il y a quelques mois, et qui faisait état de la conclusion d'un accord avec un grand investisseur du Golfe pour la reprise des parts de Telefonica et Portugal Telecom. Finalement, il n'en était rien. Cette fois, l'information relative à France Telecom tire sa «légitimité» de la dernière actualité de l'opérateur français qui a annoncé son plan de développement en juillet dernier. La stratégie «Conquête 2015», est basée entre autres sur «la conquête de millions de clients en Afrique et au Moyen-Orient, visant à doubler en cinq ans son chiffre d'affaires sur ces marchés aux potentiels gigantesques». Stéphane Richard, le nouveau patron du groupe français, en marge de la présentation du plan d'action a déclaré : «nous allons nous concentrer sur l'Afrique et le Moyen Orient, parce que c'est la zone où nous avons, aujourd'hui, les marchés les plus forts dans les pays émergents». Et comme le marché est très friand de spéculation et de rapprochements, notamment pendant la période estivale où l'information se fait rare, plusieurs analystes sont même allés plus loin, décryptant et anticipant les conséquences d'un tel deal pour Méditel certes, mais pour la concurrence surtout. La preuve que sur le marché des télécoms marocain, la concurrence ne fait pas de cadeau. Il faut noter d'ailleurs, que l'information selon laquelle le deal a été conclu, est sortie le jour même de la présentation des résultats de Maroc Telecom. Simple coïncidence ? Les prochaines semaines nous diront si deal il y a , mais en attendant, selon le top management de Méditel, c'est le statu quo. Pour le marché, ce sera donc un petit «wait and see».