Le calme après la tempête. La tension née parmi les professionnels de la relation client au Maroc suite à la récente annonce d'un dispositif anti-délocalisation en France, semble s'apaiser. Une délégation de l'AMRC, l'Association marocaine de la relation client, a fait récemment le déplacement à Bercy pour rencontrer le secrétaire d'Etat à l'emploi, Laurent Wauquiez, par qui est venue l'annonce du nouveau dispositif. À l'issue des concertations, d'après l'AMRC, le secrétaire d'Etat s'est montré ouvert à la discussion sur le contenu des mesures initialement annoncées. Pour rappel, dans sa mouture initiale, le dispositif imaginé par Wauquiez consistait en la taxation des appels gérés en offshore, la mise en place d'un code de bonne conduite pour les entreprises publiques les contraignant à faire appel à des prestataires en France ou encore l'instauration d'une liste de «mauvais élèves» faisant appel à des prestataires offshore, entre autres mesures contraignantes. L'engagement pris à présent par le secrétaire d'Etat est de faire évoluer ces dispositions vers un esprit «incitatif» plutôt que «punitif». La partie marocaine devrait également apporter son grain à moudre, puisque des propositions de mesures sont actuellement étudiées par l'AMRC en concertation avec le ministère du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies. L'issue de l'affaire pourrait être connue durant les assises des centres d'appel prévues en septembre prochain en France, espère-t-on. Négociations tendues Pour obtenir gain de cause, la délégation marocaine a dû prendre les autorités françaises par le sentiment. L'argumentaire de la partie marocaine a, en effet, été bâti autour du fait que le développement du secteur national de l'offshoring, bénéficie largement à des entreprises françaises. Celles-ci «en ayant créé des filiales très rentables au Maroc viabilisent leur modèle économique et peuvent ainsi maintenir voir renforcer leurs positions en France», explicite Youssef Chraibi, président de l'AMRC. Il n'est pas dit pour autant que les négociations seront faciles. En effet, Wauquiez a bien insisté sur le fait que la question de la délocalisation dans les métiers de services était actuellement une préoccupation majeure du gouvernement français. La réflexion sur la mise en place de mesures est d'ailleurs présentée comme, «la réaction naturelle d'un gouvernement qui souhaite protéger ses emplois et son économie». Mais la filière nationale de l'offshoring, elle aussi, joue gros. Le secteur tenu par les objectifs du Pacte national de l'Emergence vise un objectif de 100.000 emplois et un chiffre d'affaires sectoriel de plus de 20 milliards de dirhams d'ici 2015.