L'Etat promet justice et équité envers les personnes impliquées dans les violences, en même temps que le traitement des demandes sociales des habitants de la ville de Taza. La double sortie officielle des départements de l'Intérieur et de la Justice sur les événements de Taza, dictée par le nouveau règlement intérieur a été un premier test pour le gouvernement, face à la plus importante contestation sociale depuis l'investiture de Benkirane. Mohand Laenser, ministre de l'Intérieur, a évoqué l'hypothèse «d'un agenda de milieux bien connus qui ont exploité la contestation sociale et l'ont détournée à d'autres fins». S'étant longtemps attardé sur le déroulement des événements, Laenser a justifié l'intervention des forces de l'ordre par les attaques subies par des établissements publics et des fonctionnaires. Ces forces ont été dans l'obligation de protéger l'ordre public et la vie et la propriété des habitants de la ville. Si le fond des contestations exprimées reste à vocation sociale, selon le ministre, le risque d'une année blanche pour l'université de la ville est plus que probable. Pour sa part, la réaction de Mustapha Ramid a été plus virulentes devant les députés qui ont accusé son département de recourir à des procès expéditifs. «Certains actes commis à Taza tombent sous le coup du code pénal», a indiqué le ministre de la Justice et des libertés, qui a cité deux jugements qui ont été rendus, alors que de 22 personnes n'ont pas encore été jugés. Le haut représentant du parquet général a remarqué que la violence est de plus en plus présente dans les contestations sociales a priori pacifiques. «Cette question nous interpelle tous, majorité et opposition, a averti Ramid, car la violence représente une sérieuse menace pour la contestation pacifique, qui elle, est garantie par la loi».