Le tribunal de première instance de Taza a rendu, hier matin, son verdict dans deux affaires se rapportant aux derniers événements que la ville a connus. Dans le premier dossier, il a prononcé des peines allant de 4 mois de prison avec sursis à 8 mois de prison ferme à l'encontre de quatre personnes, poursuivies pour leur implication dans les actes de vandalisme survenus dernièrement dans la zone El Koucha, plus précisément pour jets de pierre contre les forces de l'ordre, destruction de biens publics, vol et outrage à des fonctionnaires en fonction. C'est ainsi qu'une personne a été condamnée à une peine de 4 mois de prison avec sursis, assortie d'une amende de 500 DH, alors que les trois autres ont écopé respectivement de 6 mois de prison ferme avec 500 DH d'amende, de 8 mois de prison ferme assortis de 1.000 DH d'amende et de 8 mois ferme avec une amende de 500 DH. S'agissant de la seconde affaire, le tribunal de première instance de Taza a prononcé des peines allant de 5 mois de prison avec sursis à 10 mois de prison ferme à l'encontre de treize personnes poursuivies pour leur implication dans les mêmes événements. Au total, vingt cinq personnes sont poursuivies dans les événements de Taza, dont 23 sont en état d'arrestation, a affirmé lundi devant la Chambre des Représentants le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid. Répondant lundi aux députés à la Chambre des Représentants, le ministre de l'intérieur Mohand Laenser a estimé pour sa part que des parties avec des agendas propres ont tenu à instrumentaliser et à attiser ces évènements, ajoutant que le gouvernement est en train d'enquêter pour élucider ce qui s'est passé avec précision. Selon le ministre, ces incidents ont été démesurément amplifiés, particulièrement par des médias électroniques et ce malgré le fait que ces incidents ne se sont pas étendus au delà du quartier El Koucha et des zones avoisinantes. Il a fait savoir qu'une commission composée de responsables gouvernementaux, d'élus et de représentants des habitants a été mise sur pied en vue de résoudre les problèmes pressants et de réfléchir à des solutions idoines aux problématiques sociales qui requièrent plus de temps. La mission de cette commission ne va pas se limiter à la ville de Taza, a-t-il dit, ajoutant que l'approche de traitement de cette forme de protestation doit être fondée sur le dialogue constant et responsable et que le droit de manifester pacifiquement est garanti pour tous. Il est vrai que les villes marocaines connaissent, presque quotidiennement, des mouvements de protestation, a indiqué le ministre, selon lequel les forces de l'ordre interviennent pour faire respecter la loi en cas d'occupation de la voie publique, de dégradation des biens ou d'atteinte aux symboles de l'Etat. Commentant ces évènements, le député Anas Doukkali, du groupe du Progrès démocratique (PPS) a indiqué que des parties ayant un agenda particulier ont tenté d'exploiter la situation pour inciter à la révolte et aux troubles, ce qui s'est traduit par des dépassements de la part des forces de l'ordre, notant que personne ne conteste toutefois la nécessité de rétablir l'ordre et la sécurité et de préserver l'autorité de l'Etat. Selon lui, tout doit être fait pour éviter une année universitaire blanche à Taza, ce qui ne fera qu'aggraver la situation de l'encadrement universitaire dans la ville. Les évènements survenus à Taza ont fait 94 blessés parmi les forces de l'ordre et 18 parmi les protestataires, blessés qui ont tous reçu les soins nécessaires, alors qu'aucun cas de décès n'est à déplorer. D'autre part, la cour d'appel de Taza a décidé, mardi matin, de reporter au 21 février courant le procès d'un individu poursuivi pour son implication présumée dans les actes de vandalisme survenus dernièrement dans la zone El Koucha, apprend-on de source judiciaire. Ce report a été décidé pour permettre à la défense de préparer ses plaidoiries, explique-t-on de même source. Le mis en cause a été notamment poursuivi pour avoir mis le feu à une voiture de police et entravé la circulation sur la voie publique.