C'est sa première conférence de presse depuis sa nomination au poste de ministre de l'Economie et des finances. Lors de ce tête-à-tête avec les médias nationaux, Nizar Baraka, a estimé qu'en dépit d'une conjoncture internationale défavorable, le taux de croissance de l'économie nationale devrait se situer autour de 5% pour l'année 2011. Le ministre attribue ce chiffre à l'accélération de la croissance des activités non agricoles, qui s'élève à 4,7% en moyenne sur les 3 premiers trimestres de l'année contre 4,5% en 2010. La distribution des crédits bancaires à l'économie, qui ont augmenté de 10,5% pour atteindre 65,1 MMDH, y sont également pour quelque chose dans cette croissance, poursuit Baraka, au même titre que la maîtrise du niveau d'inflation (portée à 0,9% à fin décembre 2011) et à la poursuite du recul du taux de chômage, qui se situe à 8,9% au niveau national. Le bilan de l'année dernière étant fait, qu'en est-il des prévisions de 2012 ? 4,2%, c'est à cette hauteur que le ministre des Finances a estimé le seuil de la croissance économique nationale pour l'année en cours. Cette fois-ci Baraka pointe du doigt la mauvaise conjoncture économique chez le principal partenaire du royaume, à savoir l'Union européenne, surtout après que le FMI a révisé ses prévisions de croissance par rapport à la région. Le retard des pluies explique également cette prévision revue à la baisse ainsi que la vague de froid sur l'actuelle campagne agricole. Néanmoins, le ministre rassure «contrairement aux informations véhiculées par certains médias, le gouvernement n'a pas l'intention de dévaluer le dirham», et de rappeler que le taux de change de référence du dirham est lié à un panier de devises (80% pour l'euro et 20% pour le dollar), de ce fait le taux de change effectif réel de la monnaie nationale est resté au même niveau. Revenant sur le projet de loi de finances 2012, Idriss Azami Al-Idrissi, ministre délégué chargé du Budget, au côté de Baraka ce matin à Rabat, a déclaré que le projet de loi «fait actuellement l'objet d'un travail d'adaptation technique en relation avec la nouvelle structure gouvernementale, et d'actualisation par rapport aux derniers développements de la conjoncture nationale et internationale». Pour rappel, le fameux projet avait été présenté au Conseil de gouvernement et au Conseil des ministres en fin de semaine dernière, sans qu'il ne soit adopté lors de ce deuxième Conseil. A ce sujet, Azami a souligné que les grandes orientations du projet de loi ont été entérinées la semaine dernière.