En dépit d'une montée en puissance, ces dernières années, le Maroc fait office de joueur moyen en termes d'attractivité pour les Investissements directs étrangers (IDE) dans la région arabe. Une conclusion qui se dégage d'un rapport autour du climat des investissements dans ces pays en 2009, et publié récemment par l'Institut arabe pour l'investissement et l'assurance à l'export. Globalement, les pays arabes retenus par l'étude (incluant 18 pays arabes - voir graphe) ont capté 696 milliards de dirhams d'IDE durant l'année 2009, à comparer aux 821 milliards de dirhams drainés en 2008, soit une baisse de 15%. On s'en doute, ce recul s'explique par l'impact de la crise financière internationale. Néanmoins, les pays arabes s'en tirent à bon compte, puisqu'ils enregistrent la plus faible décélération d'arrivées d'IDE en comparaison avec les autres pôles économiques mondiaux sur l'année 2009. Le Maroc au 7e rang Un bon comportement relatif, donc, que les auteurs de l'étude lient à un ensemble de facteurs d'attractivité. Les pays arabes doivent leur salut à l'amélioration du climat de l'investissement décliné notamment par la diminution des taux d'imposition et des droits de douane et plus généralement par une augmentation des incitations. À cela s'ajoute une augmentation des opportunités d'investissement relayées par le développement des zones franches et des plateformes industrielles. Dans tout cela, le Maroc occupe la 7e position dans l'échantillon de 18 pays considérés par l'étude. Même si cette position ne lui octroie que 3% des IDE drainés par les pays arabes, il demeure que le Maroc a gagné quatre rangs en une année, puisqu'il arrivait 11e dans le classement 2008. Et encore cette remontée s'opère sur fonds de baisse des IDE captés puisque ceux-ci reculent de 31% à 22 milliards de dirhams en 2009, en comparaison à 2008. Juste au dessus du Maroc dans le classement régional, figure le Soudan, le Liban et l'Egypte qui accaparent en 2009, 25 milliards de dirhams, 41 milliards de dirhams, 58 milliards de dirhams d'IDE, respectivement. Ce qui nous amène au trio de tête. Sans surprise, il est constitué par l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis. À eux trois ces pays s'accaparent 65% des IDE de la région. Dans le détail, l'Arabie Saoudite vient en pôle position, avec 306 milliards de dirhams. Qatar s'arroge 75 milliards de dirhams (en progression annuelle de 30%). Les Emirats captent pour leur part 74 milliards de dirhams, tout en ayant accusé sur l'année une baisse de 37% au titre des IDE accueillis. Le Maroc capte 3,3% des IDE inter-arabes Par ailleurs, le classement par pays ne varie pas sensiblement si l'on ne retient que le flux d'IDE en provenance et à destination des pays arabes sur l'année 2009. De fait, l'Arabie Saoudite continue de dominer le classement en ayant capté 100 milliards de dirhams. Signalons néanmoins, qu'au vu d'une indisponibilité de données, seuls huit pays arabes ont été retenus pour ce classement (voir graph). En se basant sur ces seuls pays, ce sont donc 165 milliards de dirhams qui ont transité en 2009 entre les pays retenus contre 179 milliards en 2008, soit une baisse de 7%. Dans le lot le Maroc arrive en 6e position, et bénéficie de 5,5 milliards de dirhams (contre près de 7 milliards de dirhams en 2008) soit une part de 3,3% du total. Qu'en sera-t-il maintenant pour 2010 ? Globalement, «les IDE dans la région arabe en 2010 devraient croître à des taux compris entre 10 et 15%», anticipent les auteurs de l'étude. Un optimisme justifié par le raffermissement de la croissance économique dans les pays développés, l'amélioration de la croissance dans les pays arabes à 4,5% ou encore la croissance de 14% du commerce extérieur des pays arabes. Pour autant, le Maroc tirera-t-il partie de cette reprise ? On penche plutôt pour le statu quo. Certes, conformément aux attentes du ministère de l'Economie et des Finances, les IDE reccueillis devraient atteindre 35 milliards de dirhams en 2010 ce qui marquerait une croissance de 60% par rapport à 2009. Mais les compétiteurs immédiats du Royaume fixent la barre tout aussi haut. Pour ne nommer qu'eux, le Liban table sur 37 milliards de dirhams et l'Egypte escompte des retombées de 86 milliards de dirhams sur la période 2010/2011.