Dans le cadre de ses vœux organisés au Musée de l'Homme à Paris, la ministre française de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, a affirmé que les salaires des jeunes chercheurs seront revalorisés. "Je vais prendre les mesures garantissant que, dès 2021, tout chargé de recherche et tout maître de conférences soient désormais recrutés à hauteur d'au moins 2 SMIC, contre 1,3 à 1,4 SMIC aujourd'hui. J'en prends l'engagement devant vous ce soir", a-t-elle maintenu, ajoutant que "26 millions d'euros" seront consacrés à cette remise à niveau dès le début de carrière. Pendant toute la durée de ces vœux, entre 150 personnes, selon la police, et 250 à 300 de source syndicale, se sont rassemblées à l'extérieur pour dénoncer notamment la "précarité étudiante", la "loi de programmation de la recherche", mais aussi le projet de réforme des retraites, selon la présidente de l'Unef, Mélanie Luce, qui était présente aux vœux de la ministre. Au-delà de la question des jeunes chercheurs, Frédérique Vidal a également promis dans son discours "une revalorisation d'ensemble" pour "permettre d'apporter des réponses durables à la question de l'attractivité des métiers et des carrières de la recherche comme de l'enseignement supérieur". "Dès 2021, ce sont 92 millions d'euros qui seront consacrés à cette revalorisation indemnitaire", a-t-elle ajouté. Le Premier ministre, Edouard Philippe avait annoncé, il y a un an, le lancement d'une loi de programmation pluriannuelle pour la recherche. Trois rapports ont ensuite été remis au gouvernement sur le financement de la recherche, l'attractivité des emplois et des carrières scientifiques et le développement des partenariats avec les entreprises et la conversion des résultats de recherche en innovation. Outre un besoin de financement, évalué entre 2 et 3,6 milliards d'euros, les auteurs avaient pointé du doigt "une rémunération peu attractive, des conditions de travail de plus en plus contraignantes et une érosion des emplois permanents" ainsi que "des conditions d'entrée dans la carrière scientifique défavorables au regard du contexte international". En France, un chercheur, titulaire d'une thèse de doctorat, est recruté en moyenne à 33/35 ans après avoir cumulé plusieurs "post doc", des contrats à durée déterminée dans un laboratoire de recherche. Un jeune chercheur touche en France entre 2.200 et 2.500 euros brut. En Grande-Bretagne, il peut toucher jusqu'à 4.200 euros, avait donné en exemple Philippe Maugin, président de l'INRA, lors de la remise des rapports.