Cinq jours après l'élimination du haut commandant iranien Qassem Soleimani par le Pentagone, Téhéran a "mené des représailles en tirant, mercredi, plus d'une douzaine de missiles contre deux bases aériennes abritant des soldats américains en Irak". Les deux installations visées par les tirs iraniens sont situées à Aïn Al-Assad, dans l'ouest du pays, et à Erbil, dans le Nord, au Kurdistan irakien. Selon le New York Times, ces bases avaient reçu la visite du président américain Donald Trump et de son vice-président Mike Pence au cours des deux dernières années. Aïn Al-Assad est située à environ 200 kilomètres de la frontière syrienne. "En 2015, les forces de sécurité irakiennes y avaient repoussé une attaque du groupe Etat islamique (EI)", rappelle le quotidien. Quant à la base d'Erbil, elle avait été utilisée comme un lieu stratégique pour mener l'opération qui a conduit à la mort d'Abou Bakr Al-Baghdadi, le leader de l'EI. Un responsable de l'administration a déclaré au qu'il ne semblait pas y avoir de victimes américaines sur les deux sites ciblés par les attaques, mais qu'il était encore "trop tôt" pour le savoir. Lors d'une conférence de presse au Pentagone mardi soir, un autre responsable américain a refusé de se prononcer sur la fin de l'attaque de l'Iran contre les Etats-Unis, affirmant que les forces américaines resteraient dans une "posture de protection des forces" pour l'instant. Ces tirs de missiles sont "susceptibles d'alimenter la peur d'une guerre entre les Etats-Unis et l'Iran", note ABC News. Mais selon Stephen Ganyard, colonel à la retraite et analyste militaire, les risques d'escalade vont "dépendre des dommages causés par les missiles". S'ils n'ont "rien touché, alors il pourrait y avoir une désescalade. Mais s'ils ont frappé quelque chose de substantiel ou qu'ils ont blessé des Américains, on peut s'attendre à des représailles importantes", de la part des Etats-Unis, note-t-il. Selon Stephen Ganyard, la base d'Aïn Al-Assad est isolée et compte moins de soldats que d'autres installations américaines depuis que les Etats-Unis ont commencé à retirer des troupes d'Irak. Téhéran a voulu frapper "ce qui semble être les cibles les moins probables, qu'ils savaient mal défendues voire pas du tout", explique-t-il. Après les attaques menées par l'Iran, la Chine, a appelé ce mercredi à la retenue : «Il n'est dans l'intêret d'aucun partie que la situation au Moyen-Orient s'aggrave encore », a averti un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang. Pour rappel, la Chine avait pris parti à l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015, dont les Etats-Unis se sont retirés en 2018. Les gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ont conseillé à Washington de rappeler ses troupes déployées dans la région "afin d'éviter de nouvelles pertes."Tout va bien", a quant à lui assuré Donald Trump dans un message posté sur Twitter. Le président américain a précisé qu'il s'exprimerait mercredi sur la situation. Son tweet a été interprété par certains comme une tentative de faire retomber les tensions. All is well! Missiles launched from Iran at two military bases located in Iraq. Assessment of casualties & damages taking place now. So far, so good! We have the most powerful and well equipped military anywhere in the world, by far! I will be making a statement tomorrow morning. — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 8, 2020