Le groupe jihadiste somalien Shebab a revendiqué lundi l'attentat à la voiture piégée perpétré samedi contre un poste de contrôle de Mogadiscio, qui a fait 81 morts dont deux ressortissants turcs. Une première! Les Shebab se sont en effet excusés auprès des victimes civiles de cet attentat, tout en le justifiant par la nécessaire lutte contre l'Etat somalien et ses soutiens étrangers. "Samedi, les moujahidines ont mené une attaque […] ciblant un convoi de mercenaires turcs et les miliciens apostats qui les escortaient", a déclaré leur porte-parole Ali Mohamud Rage, dans un enregistrement audio. "Nous sommes vraiment désolés pour les pertes infligées à notre société musulmane somalienne et nous présentons nos condoléances aux musulmans qui ont perdu leur vie, ont été blessés ou ont vu leurs biens détruits", a ajouté le porte-parole. Il a accusé la Turquie de chercher à «conquérir» la Somalie et d'avoir pris «le contrôle de toutes (ses) ressources économiques». La Turquie est l'un des principaux donateurs et investisseurs en Somalie, un pays avec lequel elle entretient des relations historiques. Elle a un rôle très actif dans le pays, notamment dans le domaine humanitaire et de la reconstruction. En septembre 2017, la Turquie a inauguré le plus grand centre d'entraînement militaire étranger de Somalie. Cette présence lui a plusieurs fois valu de voir ses intérêts et ressortissants ciblés par les Shebab. Parmi les morts figurent au moins 16 étudiants de l'université privée de Banadir, dont le bus passait à ce carrefour au moment de l'explosion. Le bilan s'est alourdi lundi à 81 morts, selon le ministère somalien de l'Information, deux victimes ayant succombé à leurs blessures. Cet attentat est le plus meurtrier depuis celui commis en 2017 avec un camion piégé, qui avait tué plus de 500 personnes dans la capitale. Les shebab ne l'avaient pas revendiqué.