«C'est un pas important sur la voie de la réalisation des ambitions des peuples de la région du Maghreb». C'est en ces termes que Abdelilah Benkirane a qualifié la première visite de Moncef Marzouki au Maroc. Le déplacement du nouveau Président tunisien au Maroc marque une volonté commune de renforcer les liens diplomatiques et économiques entre les deux pays. Dans une déclaration aux médias à l'issue de cette rencontre, le Chef du gouvernement marocain évoquait notamment «l'ouverture des frontières et la réactivation de la coopération dans différents domaines, comme c'est le cas pour plusieurs blocs régionaux qui ont réussi l'intégration, en dépit de nombreux points de discorde». Les protocoles et accords conclus entre le Maroc et la Tunisie seront donc réactivés afin de «faire de la coopération bilatérale une réalité concrète et tangible». Moncef Marzouki, s'est également entretenu, au cours de cette première journée, avec Karim Ghellab et Mohamed Cheikh Biadillah, respectivement président de la Chambre des représentants et président de la Chambre des conseillers. Faisant échos aux propos échangés avec le Chef du gouvernement, Karim Ghellab a déclaré que les entretiens avec Marzouki ont porté sur «l'avenir des relations entre les deux pays et les moyens de les promouvoir, notamment au niveau des institutions législatives». L'idée étant de «mettre à profit le climat actuel pour impulser l'action maghrébine et jeter les bases d'une nouvelle approche des relations entre les parlementaires marocains et tunisiens, et au sein de l'instance consultative maghrébine», ajoute le président de la première Chambre. Pour sa part, Biadillah a indiqué que les entretiens du roi Mohammed VI avec le Président tunisien sont «de nature à donner un nouvel élan aux relations bilatérales, et à favoriser la relance de l'Union maghrébine» et ceci afin de faire face «aux défis à venir dans plusieurs domaines» tant au niveau politique qu'économique et financier. Pour sa part, Marzouki, qui s'est dit vouloir faire «revivre le corps maghrébin» a affirmé que les deux pays se trouvaient être «devant un avenir prometteur», et d'ajouter que «nous sommes engagés sur la bonne voie pour édifier l'Union maghrébine». Pour le Président tunisien, les peuples maghrébins ont «chèrement payé le non-Maghreb à tous les niveaux avec comme conséquence la perte de près de 2% du PIB, à cause du blocage de l'intégration». Saluant les réformes engagées par le Maroc, Marzouki a rappelé avoir demandé, lors du dernier sommet de l'Union africaine, le retour du Maroc à «sa place naturelle» au sein de cette Union.