Le premier anniversaire de la « Révolution du jasmin » a été l'occasion pour Tunis et Rabat de mettre les jalons d'une coopération plus renforcée afin de faire face, ensemble, aux nouveaux défis qui se posent, dans la nouvelle conjoncture politique et sociale de la région. Les deux pays ont réaffirmé la volonté commune d'insuffler une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale par l'activation des conventions et traités conclus entre les deux parties, et de donner une impulsion tangible à l'action maghrébine afin de pallier «les échecs du passé». La délégation marocaine aux festivités du 14 Janvier était conduite par Karim Ghallab, président de la Chambre des représentants, qui représentait SM le Roi Mohammed VI, et composée de Saâdeddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, et de l'ambassadeur du Maroc à Tunis, Najib Zerouali. Les responsables marocains ont eu d'intenses entretiens, notamment avec le président Moncef Marzouki, qui entamera, prochainement, une visite au Maroc, dont la date est en cours de fixation. Karim Ghallab a également eu des entretiens avec le président de l'Assemblée nationale constituante tunisienne, Mustapha Ben Jaâfar, sur la coopération bilatérale et régionale. Les deux pays ont une similitude de vues sur les deux dossiers et entendent n'épargner aucun effort pour hisser cette coopération Dans des déclarations à la presse, le responsable tunisien a exprimé le souhait de la Tunisie de «bénéficier de l'expérience marocaine en matière de transition démocratique». Il a ajouté que les deux parties ont affirmé «leur volonté de consolider les relations de coopération entre les deux peuples frères afin de relever les défis actuels, rappelant les liens ancestraux existant entre les deux pays». Le responsable tunisien a indiqué que les deux parties ont convenu «de poursuivre la coordination et la concertation dans la perspective de réaliser les aspirations des peuples maghrébins à l'édification du grand Maghreb arabe et de tourner la page des échecs qui entravent ce projet vital pour les peuples de la région». Pour sa part, Karim Ghallab a souligné l'importance d'approfondir et de raffermir «les relations de fraternité et d'amitié entre les peuples marocain et tunisien», exprimant sa joie de prendre part aux festivités marquant le premier anniversaire de la Révolution tunisienne, qui a suscité de l'espoir auprès de l'ensemble des peuples arabes. M. Ghellab a tenu à rappeler que «les peuples marocain et tunisien furent unis dans le passé dans leur combat contre le colonialisme", relevant la nécessité de "consolider les liens existant entre les deux pays dans les domaines économique, culturel et politique». La révolution tunisienne a ouvert «une nouvelle page non seulement en Tunisie mais également au niveau régional et arabe et a offert un nouvel espoir pour les peuples et les nouveaux dirigeants nationaux sincères, a ajouté M. Ghellab, en affirmant que le peuple tunisien a opté pour le choix démocratique pour l'édification de l'avenir». Le président de la Chambre des représentants a, par ailleurs, souligné la disposition du Maroc à aller de l'avant en vue de promouvoir l'action commune dans le but de construire le grand Maghreb arabe au service des peuples maghrébins. Le projet maghrébin «ne constitue pas aujourd'hui une option stratégique, mais plutôt une nécessité stratégique pour réaliser le développement des pays du Maghreb, a-t-il affirmé, relevant que les études effectuées par les organisations internationales spécialisées affirment que la construction du Grand Maghreb est à même d'augmenter le PIB de deux points dans ces pays. Ce projet est devenu aujourd'hui possible grâce à l'impact de la révolution tunisienne et la finalité du changement démocratique qu'elle a su démontrer, conclut M. Ghellab.