L'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des Nations-Unies, Omar Hilale, a affirmé, mercredi devant la 4ème Commission de l'ONU, que l'autonomie est l'unique et seule solution à la question du Sahara marocain. "Le Royaume du Maroc réaffirme son attachement au processus politique, exclusivement onusien, afin de parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et reposant sur le compromis à la question du Sahara marocain. L'initiative marocaine d'autonomie est la seule et unique incarnation de cette solution", a souligné Hilale devant la Commission. La reprise de ce processus, a insisté l'ambassadeur, doit se faire sur la base des accords obtenus avec l'ancien Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, consignés dans la résolution 2468 du Conseil de sécurité, notamment le processus des tables rondes, "avec la participation pleine, active et responsable de toutes les parties". A cet égard, Hilale a fait remarquer que le processus politique actuel a pu voir le jour grâce à la présentation, en 2007, par le Maroc, de son initiative d'autonomie pour la région du Sahara, soulignant que depuis, le Conseil de Sécurité a, dans ses résolutions successives, qualifié les efforts du Maroc de "sérieux et crédibles". L'Autonomie, a expliqué l'ambassadeur marocain, est une solution qui a déjà fait ses preuves, en tant que moyen visant à corriger les séquelles de la colonisation et la délimitation souvent arbitraire des frontières, notant que les 70 accords d'autonomie conclus dans le monde, depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale, ont permis la résolution de plusieurs conflits, en conciliant le respect de l'intégrité territoriale, avec celui des spécificités régionales et la gestion autonome des affaires locales. Et de relever à ce propos que "la pratique internationale en matière d'autonomie est clairement soutenue par un large corpus de droit international, confirmant sa légalité juridique, sa pertinence politique et son caractère réaliste en tant que solution de compromis, entre les options d'intégration et d'indépendance". "La solution d'autonomie est la forme la plus moderne et la plus démocratique de l'autodétermination", a insisté M. Hilale, précisant qu'elle permet un règlement de type gagnant-gagnant, qui préserve l'unité et la souveraineté des Etats, tout en constitutionnalisant le droit des populations concernées à s'autogérer démocratiquement, dans le plein respect de leurs droits humains et leurs spécificités culturelles. "L'autonomie représente, également, l'exercice plein et effectif de l'autodétermination", en ce sens qu'elle peut s'exercer par plusieurs voies, y compris la négociation d'une solution politique, comme le précisent clairement les résolutions 1541 et 2625 de l'Assemblée Générale, a-t-il argumenté. "Bien plus, l'autodétermination n'est nullement synonyme de référendum, qui n'est prévu par aucun instrument juridique ni résolution y afférente", a insisté l'ambassadeur. "C'est pourquoi j'invite instamment tous ceux qui, au sein de cette Commission, continuent à lier, à tort, l'autodétermination au référendum, à se référer aux résolutions du Conseil de Sécurité et aux rapports du Secrétaire Général. Ils se rendront à l'évidence que le référendum est mort et enterré depuis deux décennies. Il n'est plus mentionné ni dans les résolutions du Conseil de Sécurité, ni dans les rapports Secrétaire Général depuis 2001", a martelé Hilale. Evoquant la proposition marocaine d'autonomie, l'ambassadeur Hilale a fait observer qu'elle est l'aboutissement de larges consultations locales, nationales et internationales, et garantit aux citoyens du Sahara marocain toute leur place et tout leur rôle dans les instances et institutions de la région. Ainsi, les populations du Sahara géreront elles-mêmes et démocratiquement leurs affaires à travers des organes législatif, exécutif et judiciaire. Elles disposeront des ressources financières nécessaires au développement de la région et participeront, de manière active, à la vie économique, sociale et culturelle du Royaume, a expliqué le diplomate marocain. Par ailleurs, Hilale a relevé que l'année écoulée a constitué un tournant structurant dans le processus politique sur le Sahara marocain, grâce à l'adoption des résolutions 2440 et 2468 du Conseil de Sécurité et la tenue des deux tables rondes de Genève, les 5 et 6 décembre 2018 et les 21 et 22 mars 2019. Selon Hilale, ces deux résolutions ont consacré trois éléments fondamentaux pour la résolution de ce différend régional, en ce sens qu'elles ont établi les paramètres de la solution politique, qui doit être "politique, réaliste, pragmatique, durable et reposant sur le compromis", défini, une fois pour toutes, les participants au processus politique sur ce différend régional (Maroc, Algérie, Mauritanie et "polisario"), et réaffirmé la prééminence de l'initiative marocaine d'autonomie en tant que la solution sérieuse et crédible à ce différend régional. Et de conclure que les deux tables rondes ont créé un momentum positif dans le processus politique, et connu une participation active et effective des quatre participants, tout en permettant une discussion substantielle des différents aspects de la question du Sahara marocain, particulièrement l'initiative marocaine d'autonomie.