Cette année, l'objectif du sommet, qui s'ouvre aujourd'hui à Copenhague, est de discuter des solutions concrètes à adopter pour transformer le système alimentaire mondial tout en assurant la sécurité alimentaire ainsi que l'amélioration de la santé et de l'efficacité des ressources. Le 4e Sommet mondial de l'alimentation (29 et 30 août) s'ouvre aujourd'hui à Copenhague, au Danemark, sur le thème «Vers un système alimentaire mondial sain et durable pour les peuples et la planète». L'événement aura notamment lieu en présence de ministres, leaders d'opinion, chefs d'entreprises, universitaires et représentants de la société civile en provenance des quatre coins du monde. Cette année, les participants au sommet se baseront sur les objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD), pour discuter des solutions concrètes à adopter pour transformer le système alimentaire mondial tout en mettant l'accent sur la garantie de la sécurité alimentaire et l'amélioration de la santé et de l'efficacité des ressources. Diminuer l'impact de la production alimentaire sur l'environnement «Les chercheurs ont montré que l'impact de la production alimentaire sur l'environnement augmenterait de 50 à 90% d'ici 2050 en raison de la croissance démographique et de la hausse des revenus, à moins que la production et la consommation d'aliments deviennent plus durables», indique Mogens Jensen, ministre de l'Alimentation, de la pêche et de l'égalité des chances et ministre de la Coopération nordique, qui souligne que cette question doit être prise au sérieux. «Si nous voulons vraiment réduire notre empreinte climatique, nous devrons prendre des décisions difficiles et décider des produits alimentaires que nous aurons à l'avenir, et comment nous pouvons les produire et les consommer. L'agriculture et la production alimentaire mondiales doivent être respectueuses du climat. Nous devons agir maintenant», ajoute-t-il. Pour confirmer ses propos, l'hôte du 4e Sommet mondial de l'alimentation a notamment rappelé le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations Unies. Intitulé «Changement climatique et état des sols», celui-ci montre que le secteur agroalimentaire contribue de 21 à 37% aux émissions anthropiques totales de gaz à effet de serre. Changer d'alimentation et de modèle agricole Selon ce rapport, l'agriculture est à la fois l'une des principales causes du dérèglement climatique et l'une des victimes qui en subit les plus dures conséquences. Exemple: d'ici 2030, une hausse de 20% de la production de riz sera nécessaire pour nourrir la demande croissante en Chine, poussée par l'accroissement de la population et l'amélioration du niveau de vie. Chaque degré de réchauffement réduit les rendements de blé de 6%, de riz de 3,2%, de maïs de 7,4% et de soja de 3,1%. Or, ces cultures fournissent actuellement deux tiers des apports en calories de l'humanité et les revenus de millions d'individus. L'augmentation de la concentration en dioxyde de carbone dans l'atmosphère provoque aussi une baisse de la concentration en zinc et en fer des céréales et des légumes. Les carences en oligo-éléments sont déjà un problème sanitaire majeur, affectant la vie de près de 2 milliards d'êtres humains. Près de 63 millions en meurent chaque année. Alors, face à cela, que préconise le GIEC? Les experts préconisent un changement d'alimentation et de modèle agricole, tout en se gardant de soutenir ouvertement un régime alimentaire spécifique. C'est sur cela que va se pencher ce 4e Sommet mondial de l'alimentation à travers une panoplie d'ateliers et de tables rondes, en plus d'une cérémonie de signature des engagements en matière de qualité d'information, de sécurité et de prévention du gaspillage alimentaire.