«Au Maroc, le management du football est pourri ». Ces propos accusateurs ont été tenus par Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) lors de la Journée étude sur le football national, tenue le 5 août à Skhirat. Le président est un homme pressé et en colère. En ouverture de cette nouvelle journée étude sur le football national, le président de la fédération n'a pas cherché a dissimulé son irritation face au retard pris par les clubs pour créer leur Société anonyme sportive (S.A.S). Annoncé, il y a trois ans par l'actuel comité directeur, cette réforme qualifiée «de décisive» par Lekjaa fait face à des résistances de part et d'autres. Cette transition dictée par la loi 31-00 sur l'éducation sportive souffre aussi des incohérences des textes et décrets la réglementant. «Tous les textes sont désormais prêts», rassure Abdelaziz Talbi, président de la Commission de contrôle gestion au sein de la FRMF, qui gère ce dossier au sein de l'instance fédérale. Lekjaa qui tient mordicus à cette réforme a fixé des deadlines «immuables» et apporte un soutien technique aux clubs «pour enfin passer une nouvelle étape dans le développement du sport au Maroc». Trois chantiers Toutes les associations sportives disposant d'un club de football D1 (Botola Pro 1) ont jusqu'au 20 août «comme dernier délai aux fins d'obtention de leur agreement par le ministère de la Jeunesse et des Sports et ce en prévision de la création des S.A.S», avait annoncé un communiqué du comité directeur de la FRMF datant du 25 juillet 2019. Pour respecter ce deadline, le comité a reporté d'un mois le début du championnat 2019-2020, prévu initialement en aout et désormais reporté au 13 septembre. «En vue d'accélérer le processus de transformation institutionnelle des clubs de football initié depuis 2016, la FRMF a préparé en concertation avec le ministère de tutelle des référentiels juridiques actualisés conformes à la loi 30-09 relative à l'Education physique et aux sports et à ses textes d'application», rappelle le comité directeur. Pour accompagner les clubs, la FRMF a choisi «à travers un appel à concurrence, six cabinets conseils pour la réalisation des prestations visant l'accompagnement des clubs dans pour la création des S.A.S», ajoute le même communiqué. Ces six cabinets auront trois missions à remplir. La première consiste dans l'assistance et accompagnement pour la mise en conformité des statuts de l'association sportive avec les statuts types des Associations sportives édictés par l'arrêté du ministre de la Jeunesse et des Sports, ainsi que l'assistance et l'accompagnement pour l'application du plan comptable de l'Association Sportive aboutissant à l'élaboration d'états de synthèses conformes audit plan pour l'exercice clos en 2019. La deuxième mission est assistance et l'accompagnement pour la création de la Société sportive conformément à la loi 30-09 et au modèle des statuts types des S.A.S élaborés par la FRMF. Les experts recrutés offriront assistance et accompagnement aux clubs pour l'élaboration de la convention entre l'association sportive et la société sportive. La troisième mission couvre l'accompagnement pour l'application du plan comptable des clubs organisés en Société Sportive aboutissant à l'élaboration d'états de synthèses conformes audit plan pour le premier exercice de la S.A. À cela s'ajoute, l'assistance et l'accompagnement pendant le premier exercice d'activité de la Société Sportive jusqu'à l'approbation des Comptes dudit exercice par l'assemblée générale des actionnaires et le suivi de l'état d'exécution de la convention entre les deux personnes morales durant le premier exercice. La qualité de l'exécution de ces chantiers devra déterminer l'avenir de cette réforme dictée dans la douleur aux clubs et leurs dirigeants.