Convoquée à la suite d'une demande formulée par plus de 30 élus, la session extraordinaire du conseil municipal de Tanger du lundi 28 juin a tourné court. Alors qu'il était encore difficile la veille de connaître l'heure exacte de démarrage des travaux, le bruit a circulé lundi matin que finalement ce ne serait pas à 10 h ni à 15 h, mais à 11 h du matin. En effet, en fin de matinée les abords de la municipalité étaient encombrés des véhicules des élus, des représentants de l'autorité et de la presse. Aussitôt présenté l'ordre du jour par le maire de la ville Samir Abdelmoula, des opposants ont voulu prendre la parole pour critiquer la procédure ou demander un report des travaux. L'ordre du jour comprenait un examen de l'affectation de l'excédent budgétaire de l'exercice 2009 pour cette année 2010, la discussion du plan de développement urbain 2009-2013 et l'examen de points du projet du budget 2010. Un élu, Mohamed Benazzouz de l'Istiqlal, a invoqué l'irrégularité de la tenue de la session, car «les conseillers n'avaient pas été informés avec assez d'avance et les commissions n'avaient pu se réunir pour la préparer». Un autre, Hamid Aberchan du RNI, a indiqué qu' «une activité royale prévue en début d'après-midi commandait qu'on la reporte». L'épisode du marché de Dradeb Concernant ces points, le maire a répondu que la réunion des commissions n'était pas une obligation, car les sujets étaient connus. «Le PDU de Tanger a-t-il tenté de rappeler, a été signé par les élus, l'intérieur et les finances en présence de Sa Majesté le Roi. Son contenu est public». S'agissant de la demande de report pour cause d'activité royale, Abdelmoula a suggéré que la session se tienne sous la direction du 1er vice-président. C'est ainsi qu'une session extraordinaire convoquée par des élus et dirigée par d'autres élus était reportée sous la pression. Cette pression n'est pas la seule à laquelle Abdelmoula fait face en ce moment. En dehors d'un conseil municipal au sein duquel son Parti de l'authenticité et de la modernité (PAM) est minoritaire avec 7 élus, contre 17 au RNI et 22 au PJD, le maire de Tanger doit faire face à des ambiguïtés de la part du siège du PAM. Sur le plan municipal, l'affaire du marché de Dradeb mentionnée dans notre édition du lundi 28 juin, a connu une solution temporaire, puisque les marchands ont pu réoccuper l'espace du marché bihebdomadaire et les ménagères des environs y faire leurs emplettes. Alors que ce marché gagnerait à être aménagé dans de bonnes conditions de sécurité et d'hygiène, il avait brutalement été fermé aux commerçants et aux habitants des quartiers environnants le jeudi 24 juin dernier. La crainte de protestations violentes a fait revenir autorités et municipalité sur leur décision. Ce marché fait largement vivre une centaine de commerçants en plus des petits transporteurs, des manutentionnaires et des taxis. Cela dans un contexte où le quartier du Dradeb est dominé par le vote PJD et où le PAM dirige le conseil de la ville avec l'appui d'un groupe hétérogène, sans appuis très solides.