Vingt-quatre personnes sont mortes, jeudi 18 juillet à Kyoto, au Japon, suite à l'incendie d'un immeuble de la compagnie Kyoto Animation, qui produit des séries d'animation télévisées à succès. Plus de trente personnes ont également été blessées, dont dix grièvement. Le bilan risque de s'alourdir, plusieurs employés du studio manquant encore à l'appel. « Nous continuons les opérations de secours et d'évacuation des personnes coincées à l'intérieur, dont certaines sont peut-être l'incapacité de pouvoir se déplacer », a précisé un porte-parole des pompiers. Le feu s'est apparemment déclenché aux alentours de 10 h 30 (3 h 30 à Paris) ; il était quasiment éteint trois heures plus tard. La police soupçonne une origine criminelle. « Un homme a versé un liquide inflammable [de l'essence, selon les médias] et a mis le feu », a indiqué un porte-parole de la préfecture de police de Kyoto. D'après des informations de presse, l'incendiaire présumé est un quadragénaire. Il a lui aussi été blessé et est hospitalisé sous surveillance policière. « Il a dit "vous allez mourir" », selon un témoignage recueilli par la chaîne publique NHK. « Des témoins ont déclaré avoir entendu des détonations au premier étage de Kyoto Animation et avoir vu de la fumée », selon les pompiers. « J'ai entendu deux fortes explosions », a déclaré un homme à la télévision japonaise. Le studio est connu pour l'adaptation en film du manga A Silent Voice (2016), ou encore la série adaptée du roman « light novel » Violet Evergarden, diffusée sur Netflix. Mais c'est leur travail sur la série La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, l'histoire d'une lycéenne qui se passionne pour les êtres et phénomènes paranormaux, qui a contribué à forger sa réputation. Ces derniers mois, le studio travaillait à la réalisation d'un film animé, Violet Evergarden, après le succès de la courte série du même titre au Japon et en Occident. Sa sortie, prévue pour janvier 2020 selon le site du studio, est aujourd'hui compromise. La firme, qui comprend aussi une école d'animation, possède deux immeubles de studios (dont celui qui a été incendié) et son siège dans la préfecture de Kyoto. Elle emploie environ 160 personnes.