Le business hollandais s'est invité, lundi, au siège du patronat marocain. À l'ordre du jour, marquer les 400 ans des relations économiques entre le Maroc et le Royaume des Pays Bas, et se pencher sur les moyens d'insuffler un nouveau dynamisme à ces relations. Le secteur privé a bien sûr un rôle non négligeable à jouer sur ce volet. Un constat partagé par l'ambassadeur des Pays Bas au Maroc, Jos Van Aggelen, lorsqu'il avance que «nous avons besoin de donner un coup de pouce à nos relations avec le Maroc». Cela s'opérera sur cinq secteurs cibles, qui constitueront désormais le cœur de ce nouveau dynamisme recherché. Il s'agit en effet des domaines de la gestion et du traitement de l'eau, du tourisme, de l'agriculture, de la logistique, ainsi que des énergies renouvelables. Des secteurs qui constituent actuellement l'essence des stratégies nationales de développement au Maroc. «Une aubaine», d'après les mots du co-président marocain du Conseil d'affaires réunissant les deux pays, Younès Zrikem. Pour ce dernier, les deux pays ont encore beaucoup d'opportunités à saisir. «L'idée est de mettre en vis-à-vis les secteurs prioritaires de développement des deux pays, et en tirer des convergences d'orientation économique». Cette méthode de travail a fait ses preuves lors du dernier Salon international de l'agriculture de Meknès (SIAM), à travers la participation d'une quinzaine d'enseignes néerlandaises. Ce pays est, par ailleurs, le troisième pays agricole du monde, en l'occurrence dans les filières horticoles et les cultures sous serre. Sur la logistique, la Hollande s'érige en plateforme idéale, surtout portuaire, pour l'entrée et la distribution des produits marocains sur le marché intégré européen. Sans parler de l'apport en expériences et technologies, dont pourrait bénéficier le Maroc, dans ses projets de hub portuaire, dont les plus importants sont lancés à Tanger et Nador. Idem pour le domaine des énergies renouvelables, un des nouveaux axes de croissance économique du Maroc et qui recèle autant d'opportunités en transferts de technologies et de flux d'investissement directs. Renforcement Pour l'heure, seule une vingtaine d'enseignes néerlandaises, toutes tailles confondues, opèrent sur le marché marocain. Elles vont des grandes multinationales (Unilever, Phillips, Heineken), à d'autres à sphères d'activités moyennes (Green Table, Intent Maroc, Syngenta...). Comparé à d'autres pays étrangers, le business hollandais demeure relativement en retrait sur le marché local. «Le coût de la main d'œuvre est devenu relativement élevé aux Pays Bas. Cela, combiné au mauvais contexte économique mondial nous ouvre beaucoup de possibilités dans des pays comme le Maroc», explique Joao Vasco Rodrigues, chargé des affaires économiques de l'ambassade des Pays Bas à Rabat. Ainsi, pour exploiter au mieux ces possibilités, ce pays européen compte sur ses nombreux programmes de partenariat. C'est le cas du Private Sector Investment (PSI), destiné à encourager les partenariats entre PME des deux pays, le programme de soutien et d'expertise PUM, le Matchmaking Facility (MMF), etc.