La Coalition indépendante pour la défense des droits de l'homme, une ONG basée à Boujdour, a appelé les autorités algériennes à révéler le sort des détenus sahraouis opposants du Polisario, qui ont été transférés des camps de Tindouf vers une destination inconnue. L'ONG marocaine a parallèlement sollicité le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour qu'il procède à un recensement du nombre de Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf. L'appel de la Coalition indépendante pour la défense des droits de l'homme a été accompagné d'une dénonciation directe des agissements abrupts du Polisario à l'égard des enfants des camps. Selon l'ONG droits-de-l'hommiste, ces deniers auraient eux aussi fait l'objet d'une opération de déplacement abusif vers une destination inconnue : «Nous exhortons à cet égard la communauté internationale à une intervention immédiate en vue de mettre fin aux violations flagrantes des droits de l'homme», a déclaré l'ONG via un communiqué parvenu à la presse. ETA, Grapo et Polisario... L'appel de la Coalition a coïncidé avec la sortie de la présidente de l'Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE), Lucia Jiménez, au sujet des agissements du Polisario. Dimanche, Jiménez a ouvertement déclaré à l'agence de presse Europapress que ce dernier est un groupe terroriste au même titre que d'autres groupes qu'a connus l'Espagne, tels le mouvement Grapo et l'organisation basque ETA : «L'Espagne a, hélas, connu différents groupes terroristes, comme le Grapo, ETA ou le front Polisario ; Mais, aux Iles Canaries, la vision idéaliste qu'on avait des mouvements de libération, faisait qu'on les présentait tout autrement», a souligné la présidente d'ACAVITE, après avoir assisté au Congrès des députés, à Madrid, à une cérémonie en hommage aux victimes du terrorisme. «On voulait créditer l'idée qu'ils ne tuaient pas, alors qu'en réalité, ils assassinaient. On n'aimait pas dire d'eux qu'ils séquestraient des innocents, alors qu'en réalité ils l'ont fait, quand ils ont mitraillé des bateaux et les ont fait couler, sans qu'on ait jamais retrouvé les corps», a rajouté Lucia Jiménez dans sa déclaration à la presse. Pour rappel, entre les années 70 et 80, les éléments du Polisario avaient perpétré plusieurs attentats, notamment contre les employés de l'entreprise espagnole «Fosboucraa» à Laâyoune et contre les bateaux de pêche canariens, qui opéraient dans la zone située entre le Sahara et les Iles Canaries. Le Polisario avait alors été déclaré organisation terroriste et ses représentants ont été expulsés d'Espagne, conformément à une décision prise par le gouvernement de Felipe Gonzales. Cette décision avait été prise au lendemain d'une attaque du Polisario contre le chalutier canarien «El Junquito» et le patrouilleur des forces navales espagnoles «El Tagomago». Ce dernier, qui naviguait le 21 septembre 1985 à la recherche des marins d' «El Junquito» allait lui aussi faire l'objet d'une attaque aux roquettes. Un soldat avait été tué et une cinquantaine d'autres ont été blessés.