Elles viendront donner du grain à moudre aux Conseils régionaux du tourisme (CRT) dont le résultat laisse à désirer. Un planning de mise en place des FRT a été acté avec Marrakech dès ce mois et les autres fédérations en 2020 et 2021. Il a fallu presque vingt ans pour que le projet prenne forme. Les professionnels du tourisme auront enfin leurs Fédérations régionales (FRT). Le coup d'envoi de la nouvelle vision a été donné vendredi dernier à Marrakech lors d'une rencontre à laquelle ont pris part une centaine de représentants des Fédérations métiers et des Associations régionales du tourisme. Un brainstorming qui a débouché sur des décisions concrètes avec des deadline de mise en oeuvre. La volonté des professionnels de se prendre en main a donc trouvé l'adhésion de tous. Sous la bannière de la Confédération nationale du tourisme (CNT), les premiers jalons de la régionalisation touristiques ont été plantés. Contacté par les ECO, Fouzi Zemrani, vice-président de la CNT, a expliqué qu'il existe deux facteurs derrières la mise en place des FRT. D'abord, le texte d'application de l'accord-cadre 2001-2010, signé le 29 octobre 2001, stipule dans son article 56 que «l'organisation des professions du tourisme reposera sur une Fédération nationale du tourisme (FNT)…, et des Fédérations régionales du tourisme (FRT), adhérentes à la FNT». L'article 57 avance que parmi les composantes des Conseils régionaux du tourisme figurent outre l'administration locale et les élus locaux, les représentants des FRT. En d'autres termes, on a mis la charrue avant les boeufs car il fallait créer les FRT avant les centres régionaux. «Les fédération régionales qui regroupent l'ensemble des associations et des professionnels régionaux ont toujours été le chaînon manquant de la stratégie touristique», a souligné Zemrani. Le deuxième facteur est bien évidemment la régionalisation avancée qui octroie des prérogatives pour une meilleure mobilisation des acteurs locaux afin d'améliorer l'attractivité des territoires et la mise en valeur de leurs atouts. Et le secteur du tourisme a une place de choix dans ce projet qui transformera le Maroc dans un avenir proche. Les professionnels partent aussi du constat que depuis 2008, année où tous les CRT ont été constitué, les résultats n'ont pas été au rendez- vous. A telle enseigne qu'on n'hésitait pas à les qualifier de coquilles vides. Les FRT arrivent donc à point nommé pour leur redonner de la vigueur. Car comme l'affirme notre source: «les FRT ne sont pas là pour se substituer aux CRT mais pour leur donner du grain à moudre». En d'autres termes, les fédérations régionales seront le vrai moteur des CRT. Un planning de mise en place des FRT a été ainsi peaufiné. En 2019, sont programmées trois FRT, à Marrakech dès le 21 juin, puis à Casablanca et Tanger. En 2020, ce sera le tour de l'Oriental, la région de Rabat et Laâyoune-Sakia El Hamra et en 2021 seront mis en place les FRT restantes dans une configuration qui colle aux 12 régions. Certes dans la vision 2020, la stratégie est basée sur 8 territoires touristiques, mais n'empêche que cette approche régionale peut aider d'autres régions qui n'ont pas de vocation touristique avérée à avoir droit de cité. Elles pourront ainsi se greffer à d'autres régions touristiquement fortes. Mais le plus important, selon Zemrani, c'est que les FRT vont se pencher sérieusement sur la problématique-Produit que seuls les professionnels dans les régions, par leur connaissance des besoins, sont à même de solutionner et proposer les bonnes formules. Jusqu'ici, les professionnels ont travaillé en silos isolés, mais grâce aux FRT, ils pourront intégrer une gouvernance en réseau. Les différentes associations régionales de tourisme pourront ainsi profiter d'un seul local doté des moyens humains et financiers pour mener à bien leur action. Parallèlement, le secteur apportera les derniers réglages à sa stratégie digitale qui, selon Zemrani, sera dévoilée incessamment avec en sus un catalogue des services.