Les résultats de la sortie de Label'Vie sur le marché de la dette privée viennent d'être rendus publics. Comme le résume si bien le communiqué, «l'émission obligataire de Label'Vie a été sursouscrite 27 fois». Autant dire que cette opération d'importance pour la concrétisation des ambitions du distributeur est une franche réussite, dans un contexte particulier où le monde de la distribution nationale peine à retrouver sa dynamique d'avant 2008. Comme prévu, 400 MDH ont pu être levés sur le marché. Répartie en 4 tranches distinctes (A, B, C, D), cette opération a connu un fort engouement pour la tranche D, formée par des obligations non cotées à un taux fixe de 5,39%, et assujettie à une prime de risque de 140 pbs. Il faut dire aussi que l'architecture retenue donnait la priorité d'allocation aux tranches B et D (à taux fixes). Ainsi, par tranche toujours, les obligations cotées à taux fixe (B) ont été souscrites à hauteur de 120 MDH, les obligations non cotées à taux révisables pour 265 MDH et les obligations non cotées à taux fixe (D) pour 10.625 MDH, soit un total de souscription de 11.010 MDH. Un croisement de la liste des catégories de souscripteurs telle que définie dans la note d'information visée par le CDVM en fin d'année dernière, avec celle publiée dans les résultats de l'opération, laisse apparaître que ce sont les OPCVM qui ont souscrit le plus, pour un montant de 9.690 MDH, suivis par les compagnies financières et organismes de crédit (900 MDH), les organismes de pension (300 MDH) et les entreprises d'assurance et de réassurance (120 MDH). En termes d'allocations, 335 MDH sur un total de 400 MDH, soit 89% du montant levé, reviennent aux seuls souscripteurs de catégories B (OPCVM). Cette réussite vient ainsi clore une année riche en bonnes nouvelles pour le distributeur. À fin juin, sur fonds d'intégration des magasins Cash & Carry et d'ouverture de 4 nouveaux supermarchés, Label'Vie affichait un chiffre d'affaires en progression à deux chiffres, soit 130,5% pour une performance commerciale estimée à 2.568,2 MDH. Fortes de ces réalisations, et encaissant au mieux le poids de l'acquisition de MCCM, Label'Vie annonçait déjà la poursuite et le soutien de son programme d'investissement, tablant, à raison, sur les signes de reprise manifeste du marché à cette époque. À quelques semaines de la fin de l'année 2011, et au sujet des motivations de la présente émission obligataire, l'opérateur annonçait que son plan d'investissement «prévoit l'ouverture de 8 magasins et 2 hypermarchés», précisant au passage que «les montants levés de l'augmentation de capital serviront à rembourser partiellement le crédit relais levé (...) pour l'acquisition de Metro Cash & Carry Maroc». À la date du 31 juillet 2011, le groupe détenait 44 magasins, soit 13 de plus que son dauphin dans le classement, Acima. Mais en termes de part de marché en m2, il reste loin derrière Marjane, soit 29,4% contre 47%. À la même date, les projections du groupe faisaient ressortir l'ambition de porter «la superficie de vente additionnelle en supermarché à 12.000 m2 par an sur les exercices 2013, 2014 et 2015», pour un coût annuel estimé à 306,2 MDH. 2012 devra ainsi connaître la conversion des magasins Metro en Carrefour, à Tanger, Ain Sebaâ, Fès et Oujda, conjuguée à l'ouverture de nouveaux hypermarchés Carrefour à Fès (second semestre 2012), à Agadir et Tanger (courant 2013). Avec les premières réalisations sur l'année en cours, Label'Vie table sur un chiffre d'affaires de 7.113 MDH à fin 2012.