Dimanche 14 avril à 21h, Medi 1 TV a diffusé un documentaire inédit dévoilant les atteintes aux droits de l'Homme dans les camps de Tindouf alors que dans les provinces du Maroc où la vie des habitants s'est nettement améliorée, ces dernières années, les chantiers et les projets pour rendre Laâyoune plus dynamique se multiplient. «De Tindouf à Laâyoune, le chemin de la dignité», c'est le titre du fi lm documentaire diffusé dimanche 14 avril à 21h par Medi 1 TV plongeant ses téléspectateurs dans le quotidien difficile des séquestrés des camps de Tindouf. Il s'agit en réalité d'un regard fixe, «sans complaisance», sur deux quotidiens différents. Au premier plan de ce reportage riche en émotions évoquant généralement la tristesse avec une fin assez peu happy-ending, on découvre des hommes et des femmes mais aussi des enfants qui luttent au quotidien pour survivre. Ceux-là, ce sont les Saharouis vivant dans les camps de Tindouf, en Algérie, totalement coupés du reste du monde. Au second plan, c'est un autre monde, totalement différent, qui a été mis en avant par le réalisateur, lequel n'a pas pu s'empêcher de s'émerveiller du dynamisme de la ville de Laâyoune où d'ambitieux projets ont été réalisés récemment ou sont en cours de réalisation. Sur le fond comme sur la forme, vu l'ordre dans lequel sont présentés les différents points de vue, tout est totalement neutre, assure la direction de la chaîne de télévision qui explique que pour réaliser ce document inédit d'une heure et 10 mn, diffusé en avant-première vendredi 12 avril dans la salle «des conférences » de la maison de presse de Tanger, Medi 1 TV s'est attachée les services de la journaliste espagnole, Patricia Medjidi Juez. «Elle ne savait rien sur l'affaire du Sahara. D'ailleurs, l'un des critères les plus importants du casting qu'on a organisé pour sélectionner un journaliste à envoyer sur le terrain afin de réaliser ce reportage était que le candidat devait absolument être neutre», a expliqué, Omar Dahbi, directeur central des rédactions de Medi 1 TV. «Nous avons choisi Patricia Medjidi Juez parce que non seulement il est diffi cile pour un journaliste marocain d'obtenir l'accréditation par les autorités du Polisario mais également parce que l'on s'est rendu compte que les Espagnols avaient une idée erronée de l'affaire du Sahara», a-t-il poursuivi. D'ailleurs, lorsque la journaliste est arrivée à Laâyoune, elle n'a pas pu cacher sa grande surprise devant le dynamisme de la ville située au bord de l'Atlantique, à 500 km au sud d'Agadir et à 400 km à l'ouest de Tindouf, a commenté l'un des réalisateurs du film documentaire. En effet, dans son imaginaire et d'après «les faux récits» sur le Sahara, elle croyait que Laâyoune était un camp de réfugiés comme Tindouf. «C'est ce qu'on nous avait fait croire», a-t-elle commenté dans le documentaire. «Je suis extrêmement surprise de découvrir une ville aussi moderne et riche en infrastructures, dans laquelle les gens et les femmes surtout vivent en toute liberté», affirme la journaliste qui revendique une expérience de 25 ans dans son métier. Parallèlement, poursuit le réalisateur, grande a été la surprise de Patricia lorsqu'elle a mis les pieds dans les camps de Tindouf dans lesquels le quotidien des habitants est rythmé par la faim, le détournement des aides humanitaires, le manque de sécurité et l'absence d'infrastructures de base. Dans les établissements sanitaires complètement délabrés, par exemple, où le manque d'hygiène côtoie quotidiennement les chats «errants», les conditions de travail sont telles que le personnel soignant avait honte de se faire filmer dans ces lieux de travail par ladite journaliste. Si certains médecins étrangers présents dans la zone ont accepté de témoigner à visage découvert, c'est uniquement pour déplorer l'état lamentable des structures sanitaires des camps au moment où, dans les couloirs délabrés des «hôpitaux » des camps, les patients affluaient. Un véritable enfer pour les agents de santé qui manquent de tout pour faire leur travail, mais cette violence physique n'est rien en comparaison avec la souffrance psychologique que subissent régulièrement les habitants des camps, explique la journaliste espagnole, qui a séjourné pendant cinq jours à Tindouf, autant à Laâyoune, sans aucun contact avec les responsables de la chaîne de télévision : «nous lui avons laissé une grande marge de manoeuvre pour faire son travail », indique Medi 1 TV. La journaliste a rencontré des habitants profondément humiliés, qui pour se consoler ont témoigné à visage découvert des abus commis par le front Polisario. Mahfoud, un jeune homme révolté, a payé très cher son engagement. Le jeune homme âgé d'environ 30 ans, complètement dévasté, affirme avoir été violé par des hommes qui lui reprochent sa détermination et son combat pour plus de dignité dans les camps. Ce sont ces mauvaises pratiques que nous voulions exposer à la face du monde, indique la direction de la chaîne qui souligne qu'entre le casting pour choisir un reporter bien placé afin d'assurer cette mission avec objectivité et la finition du montage quatre mois se sont écoulés dont trois pour le tournage. Au total, une dizaine de collaborateurs de Medi 1 TV ont été mobilisés pour travailler sur ce film documentaire en arabe qui sera prochainement disponible en anglais, en français et en espagnol.