Portés par l'Iresen, ils seront financés suivant le même mode de financement que le Green Energy Park déjà parvenu à maturité. Dans quatre ans, le secteur marocain des énergies renouvelables aura quatre nouveaux centres de recherche. Le Royaume deviendra ainsi le plus grand détenteur d'un réseau de plateformes de recherche-développement et d'innovation dans ce domaine en Afrique. L'annonce a été faite, samedi dernier à Benguerir sur le site du Green Energy Park (GEP) par Aziz Rabbah, le ministre de l'Energie, des mines et du développement durable, lors des Journées médias Iresen et Amee (JMIA) qu'il a présidées. À cette occasion, le ministre a notamment déclaré que «la décision de doter le Maroc de quatre nouveaux centres de recherche s'inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique nationale où la recherche-développement et l'innovation occupent une place de choix. La création de ces nouvelles plateformes vise à diversifier la chaîne de valeur de la recherche-développement et de l'innovation dans notre pays en construisant un écosystème complet capable de faire émerger une nouvelle industrie locale créatrice d'emplois et de richesses». La décision a été entérinée lors du dernier Conseil d'administration de l'Iresen tenue la semaine dernière à Rabat. Les projets sont pratiquement tous déjà ficelés. Et «c'est le même mode de financement déployé pour construire le GEP qui sera dupliqué. C'est-à-dire que l'Etat apportera une subvention de 40%, tandis que le reste (60%) proviendra de la coopération internationale», détaille Badr Ikken, le directeur général de l'Iresen. Une confiance acquise auprès des bailleurs de fonds Les nouvelles plateformes dans le pipe sont notamment le Green and Smart Building Park, le Green Hydrogen and Ammonia Park, l'Agro Energy Tic Valley et le Water Energy Nexus. La première à commencer à sortir de terre. Son financement porte sur un montant de 220 MDH, dont 110 MDH de l'OCP, 75 MDH de la Koica et 35 MDH de l'Iresen. Edifié juste en face du GEP et de l'Université Polytechnique Mohammed VI de Benguerir (UM6P), sur une superficie de 4 ha, le Green and Smart Building Park sera une plateforme de test, de formation et de recherche dédiée à la R&D dans le domaine des bâtiments verts, de l'efficacité énergétique et des réseaux intelligents. Les activités qui y seront déployées visent à renforcer les capacités et à développer l'ingénierie et la recherche appliquée pour contribuer à faire du Maroc un hub technologique des métiers de la ville de demain. Ces activités viseront aussi à valoriser et à fédérer les efforts des différentes institutions et des acteurs locaux dans le secteur du bâtiment (centres de recherches, universités, agences de développement, PME...), et l'encouragement de la recherche appliquée, l'innovation et l'incubation des startups en misant sur le capital humain du Royaume (Cf.www.leseco.ma). À signaler que le Green and Smart Building Park entrera officiellement en service à partir de mi-septembre prochain. L'Iresen prévoit à cette occasion un grand événement de lancement à Benguerir. Il s'agit notamment de la première édition du Solar Decathlon Africa, une compétition internationale des bâtiments verts ouverte aux étudiants de 58 universités de 20 pays présents dans 4 continents réunis dans 20 équipes universitaires pluridisciplinaires. La compétition récompensera la meilleure réalisation de maison écologique qui utilise le solaire comme unique source d'énergie. Le Maroc futur hub en R&D dans les ENR Cette année aussi, la conception de deux autres plateformes de R&D et d'innovation sera finalisée. En effet, «le Green Hydrogen and Ammonia Park et l'Agro Energy Tic sortiront des cartons cette année. Leur emplacement respectif et leurs thématiques sont déjà identifiés et actés», confirme Badr Ikken. Le Green Hydrogen & Ammonia Park est une plateforme de recherche qui se veut une référence nationale, régionale et continentale (Afrique) en matière de R&D et d'innovation traitant des sujets relatifs à la filière des «Power-To-X», notamment le «Power-To-Hydrogen» et le «Power-To-Ammonia». L'objectif de cette plateforme est de stimuler l'utilisation de matières premières vertes dans la production des engrais en particulier, et dans l'industrie plus généralement. Cette plateforme d'environ 6 ha est envisagée comme une extension du Green Energy Park (GEP) dans l'écosystème que crée l'OCP autour de ses sites miniers et de l'Université UM6P à Benguerir. L'Agro Energy TIC Valley, quant à elle, sera implantée dans la région de Fès. C'est une plateforme dédiée à la Recherche et développement dans le domaine du traitement et de la valorisation des cultures énergétiques, des résidus agricoles et forestiers et des déchets organiques afin de mutualiser les moyens et concentrer les efforts sur cette thématique. Des axes de recherches sont envisagés pour rendre plus efficiente l'introduction des EnR dans le secteur agricole et agro-alimentaire, en bénéficiant des avancées des TIC. Cette plateforme comprendra des laboratoires indoor de test et des projets pilotes sur plusieurs sujets relatifs aux thématiques citées. S'agissant de la plateforme sur le Nexus Eau-Energy, cette plateforme entrera en phase de conception l'année prochaine. Elle sera basée à Laâyoune sur une superficie de 4 ha et comportera des laboratoires indoor et outdoor dédiés à la R&D dans le domaine du traitement et dessalement de l'eau ainsi que l'utilisation de l'énergie marine pour la production d'électricité. Son objectif consistera à mutualiser les moyens et concentrer les efforts sur la thématique de l'eau (douce, saumâtre et salée) et sa relation avec l'énergie et l'agriculture en zone aride. Last but not least, le tout premier laboratoire de l'Iresen, en l'occurrence le Green Energy Park, a commencé à sortir son « premier bébé » hors des frontières nationales. L'Iresen est en effet en train de construire une plateforme du même type à Yamoussoukro en Côte d'Ivoire à l'Institut national polytechnique Houphouêt Boigny.