Arrestation "révoltante et arbitraire", a jugé Carlos Ghosn, interpellé jeudi à son domicile de Tokyo sur de nouveaux soupçons de malversations financières. Les enquêteurs du bureau des procureurs se sont rendus au petit matin à son immeuble. L'ancien patron de Renault-Nissan a été plus tard conduit au centre de détention de Kosuge (nord de la capitale), où il a déjà passé plus de 100 jours avant d'être libéré sous caution il y a à peine un mois. "C'est contre l'esprit de la loi ou de ce que la loi prévoit, et c'est un acte qui ne doit pas arriver dans un pays civilisé", s'est insurgé devant la presse son avocat Me Junichiro Hinoraka, promettant d'utiliser tous les recours possibles pour obtenir sa remise en liberté. Le défenseur, visiblement courroucé, a par ailleurs dénoncé la confiscation du téléphone sans accès à internet de son client et de l'ensemble de ses notes, ainsi que du smartphone de sa femme, privée aussi de son passeport. De son côté, le parquet a justifié cette décision par "un risque de destruction des preuves", selon le procureur-adjoint, Shin Kukimoto.