Un mois après son arrestation surprise au Japon, et alors que personne ne s'y attendait, Carlos Ghosn peut espérer être libéré bientôt sous caution: le tribunal de Tokyo a rejeté jeudi 20 décembre 2018 la requête du parquet d'étendre sa garde à vue. Coup de théâtre dans cette affaire rocambolesque qui a plongé dans la tourmente l'alliance automobile Renault-Nissan, le dirigeant de 64 ans pourrait théoriquement être relâché dès vendredi, en échange du paiement d'une caution, selon la chaîne publique NHK. Rien n'est encore fait cependant, puisque le bureau des procureurs de Tokyo peut contester la décision. « Nous allons procéder de manière appropriée », a simplement commenté le procureur adjoint Shin Kukimoto, lors d'une conférence de presse. Le parquet a visiblement été pris de court par le rejet humiliant de sa demande d'extension de la garde à vue de Ghosn jusqu'au 30 décembre 2018. Il est en effet très rare au Japon qu'un tribunal s'oppose à ce type de décision. « Nous avions requis une prolongation parce que nous la jugions nécessaire. Cela aura un impact mais nous allons faire de notre mieux », a souligné M. Kumimoto. Que va-t-il se passer désormais? « Il semble que le bureau des procureurs accélère le délai pour une mise en examen supplémentaire », a rapporté la NHK. Le Franco-libano-brésilien a déjà été inculpé le 10 décembre 2018 pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d'euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015. Son bras droit Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, a aussi été mis en examen. Mais la garde à vue des deux hommes avait été prolongée sur de nouveaux soupçons de minoration de ses émoluments, cette fois entre 2015 et 2018, pour un montant de 4 milliards de yens (31,1 millions d'euros).