Après l'échec de plusieurs scénarios de gestion et d'exploitation, la nouvelle gare routière de Tiznit est en stand by depuis plus d'une décennie. Autorisé en novembre 2008, le projet de la nouvelle gare routière de Tiznit piétine depuis plus d'une décennie. Ayant fait l'objet d'une ligne de financement auprès du Fonds d'équipement communal (FEC), les raisons du blocage de cette gare, située sur la RN n°104 en direction de Tafraout, ont été présentés à la Cour des comptes après l'échec de plusieurs scénarios relatifs à sa gestion et exploitation. La réflexion menée actuellement concerne le retour à la case départ de ce projet; autrement dit, au scénario de gestion de la gare par une société de développement local (SDL), préconisé en 2012. Pour ce faire, le conseil communal doit annuler l'arrêté communal stipulant l'exploitation de la gare à travers la gestion déléguée et publier un autre arrêté pour la gérer par le biais d'une SDL. Cette formule a été adoptée par le Conseil communal de la ville après résiliation, en février 2007, du contrat de construction et d'exploitation liant la commune urbaine de Tiznit à une entreprise privée. Toutefois, ce scénario de création d'une SDL n'a pas abouti dans sa première version en raison de la multiplicité de ses missions, incluant également la gestion des parkings et la gestion des déchets solides. Dès lors, les discussions ont été ouvertes avec la Société nationale des transports et de logistique (SNTL) dans le cadre de la gestion déléguée de ce service public. Le mode de gestion discuté concernait la création d'une SDL entre la commune urbaine de Tiznit et la SNTL pour la gestion de ce projet. Là encore, ce scénario était voué à l'échec puisque le ministère de l'Economie et des fi nances avait déjà demandé à la SNTL de limiter son intervention (cas de la gare de Midelt) en assurant, dans un cadre conventionnel, la gestion des gares routières au Maroc, conformément aux dispositions de l'article n°8 de la loi 39-89 autorisant le transfert d'entreprises publiques au secteur privé, au lieu de prendre des participations dans les capitaux des sociétés de développement local (SDL). Pour sortir de cette impasse, la SNTL a eu recours, le 5 mai 2015, à la candidature spontanée pour procéder à la gestion et l'exploitation de cette nouvelle gare routière, candidature assortie d'une étude de faisabilité technique, économique et financière. La commune urbaine de Tiznit a informé la SNTL, en juin 2015, que l'offre en question a été étudiée, et qu'elle était en train de lancer un appel d'offre en vertu de la procédure de gestion déléguée, après approbation du conseil communal. À l'issue de l'appel à manifestation lancé en avril 2017, c'est la SNTL qui avait répondu aux critères exigés dans le cadre du cahier des charges du 12 août 2015, notamment la grille d'évaluation et l'échelle de notation conformément aux articles 19 et 20 du cahier des charges afférent aux conditions générales de la gestion déléguée de la gare routière de Tiznit. Après plusieurs réunions relatives à la finalisation du projet de convention de la gestion déléguée, l'annexe spécifique au programme d'investissement de la SNTL pour la gestion de la gare n'était pas à la hauteur des espérances de la commune. De ce fait, le conseil communal de Tiznit avait refusé l'offre de la SNTL tout en demandant, lors de la session ordinaire de février 2018, de trouver d'autres alternatives. Dans le cadre de la session de mai 2018 ordinaire, le cahier des charges a été révisé, notamment l'article 20 relatif à l'évaluation de la qualité de l'offre technique et financière. En janvier 2019, une lettre du ministre de l'Intérieur stipulait qu'il fallait apporter des ajustements formels à ce cahier des charges. Aujourd'hui, c'est le mode de gestion choisi pour la nouvelle gare routière de Rabat, à travers une SDL, qui débloquera la situation de celle de Tiznit et des autres villes. En effet, la SNTL fait partie des actionnaires de ladite société. L'autre point, non des moindres, concerne la situation de la composante commerciale (deux centres commerciaux et restaurant) en relation avec la nature du foncier. Ce n'est pas le composant transport qui pose actuellement problème au sein de la gare, mais plutôt les infrastructures commerciales. Celles-ci rencontrent la réticence des futurs exploitants puisqu'ils sont réalisés sur un foncier public, notamment après recasement de l'ancien marché hebdomadaire de Tiznit. De ce fait, cette composante commerciale doit passer du domaine public au domaine privé pour les attirer. Par ailleurs, au sein de la gare routière, qui a coûté plus de 41 MDH, le bâtiment principal a un niveau d'avancement de 95%. Les autres composantes du projet sont avancées à hauteur de 80% pour le café- restaurant et de 70% pour les deux centres commerciaux.