Le secteur primaire au Maroc, longtemps choyé, devrait jouer pleinement son rôle économique. L'agriculture est, en effet, le premier employeur, le second exportateur, après les phosphates, mais aussi une source de richesses et de business fructueux. Aujourd'hui, nous sommes acculés à optimiser nos ressources pour pouvoir faire face aux retombées de la crise internationale et d'une probable mauvaise saison agricole. Il s'agit primo, de crier haro sur l'évasion fiscale, secundo, d'exercer une réduction inéluctable sur les dépenses publiques et tertio, de combattre tous azimuts les différentes formes de rente. C'est justement de ces dernières qu'on pourrait tirer un maximum de recettes. L'inévitable exemple nous renvoie à l'agriculture. Il y a lieu de scinder entre la branche "sociale" qui emploie des dizaines de milliers de petits agriculteurs et les grandes exploitations, qui font de l'export leur principale activité, avec des gains conséquents. Il n'y a qu'à voir les bilans «réels» de certaines entreprises agricoles pour se rendre compte de l'intérêt de ce business. C'est dans le cadre d'une responsabilité sociale équitable, qu'il y a lieu d'appliquer une fiscalité spécifique. Continuer à être exonéré d'impôts avec des gains à coup de millions de DH est aujourd'hui intolérable ! Pis encore, ces grandes exploitations, exemptées d'impôts, bénéficient de certaines subventions de l'Etat. Oui, à l'achat de machines agricoles, de grandes exploitations et coopératives sont intégralement remboursées ou partiellement indemnisées. Cerise sur le gâteau ou rente indue, à chacun d'apporter ses jugements à cet état de fait d'un autre âge. Un pays comme le Maroc, en mal de ressources, ne pourrait se permettre le luxe de telles largesses fiscales et rentières. Le cabinet Benkirane devrait avoir le mérite et le courage d'explorer cette piste, longtemps redoutée.