Omar Benjelloun, le tout nouveau directeur de la recherche et de la planification de l'eau au niveau du département de l'eau du ministère de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau ne pouvait pas faire l'impasse ! Fraîchement nommé à ce poste stratégique de lourde responsabilité, il a quand même tenu à célébrer la Journée mondiale de l'eau, le vendredi 22 mars dernier au siège du département de l'Eau à Rabat. L'occasion pour lui et son équipe de présenter à la presse les axes du nouveau partenariat que le Maroc vient de signer avec l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et le Conseil mondial de l'eau, en collaboration avec le Sénégal pour promouvoir la sécurité de l'eau en Afrique ; la politique nationale de l'eau et l'agenda 2030 pour le développement durable ; une note synthétique sur la loi 36-15 sur l'eau et l'état d'avancement de l'élaboration du Plan national de l'eau (PNE) en aparté avec les Inspirations ECO. Avant de présenter certains des sujets à l'ordre du jour de la célébration de la Journée mondiale de l'eau, arrêtons-nous un peu sur le PNE, qui est quand même la feuille de route que le Maroc compte déployer à partir de l'année prochaine pour rompre définitivement avec le stress hydrique à l'horizon 2050. Pour ce faire, le royaume a besoin de mobiliser une enveloppe de 300 MMDH. Comment ? C'est l'une des grandes questions auxquelles Omar Benjelloun, son équipe et toutes les parties prenantes à l'élaboration du PNE doivent répondre avant la fin de l'année, date butoir de remise de la feuille de route eau du royaume au Conseil de l'eau et du climat. Selon le directeur de la recherche et de la planification de l‘eau, «il est clair que nous ne pourrons pas uniquement compter sur le budget de l'Etat pour financer le PNE. Il faut donc des financements complémentaires. C'est pourquoi nous pensons d'ores et déjà au PPP (Partenariat public privé), une nouvelle piste de financement qui peut se révéler très intéressante si nous parvenons à activer correctement le Nexus Eau-énergie». Par Nexus Eau-énergie, Omar Benjelloun veut notamment parler du cercle vertueux qui peut être créé grâce au travail en synergie entre les stations de dessalement d'eau de mer, les stations de traitement des eaux usées (STEP) et les projets d'interconnexions électriques. En effet, parmi les missions confiées au PNE figure aussi celle consistant à formuler des orientations stratégiques en matière de recherche scientifique et technologique liés à la mobilisation des ressources en eau et à la rationalisation de leur gestion et donc selon Benjelloun et son équipe qui ont également commencé à travailler sur cet aspect, «le couplage des usines de dessalement d'eau de mer avec les barrages, par exemple, pourrait être très bénéfique en termes de production et de gestion des ressources hydriques». Par ailleurs, «en travaillant sur la technique membranaire, il sera possible de réduire le coût de l'énergie au sein des stations de dessalement», ajoute-t-il. Bien sûr, toutes ces suggestions financières et techniques seront mentionnées dans le document en cours d'élaboration par ses équipes et les différents intervenants. «Le travail d'élaboration du PNE se fait dans le cadre d'une large concertation avec toutes les parties prenantes concernées au niveau national. Et donc grâce à cette approche participative, nous sommes persuadés que le PNE contiendra toutes les orientations financières, institutionnelles ainsi que celles relatives à la recherche nécessaires pour asseoir les bases d'une bonne gouvernance et d'une gestion intégrée et durable de l'eau et du domaine public hydraulique», insiste-t-il. Let's wait and see ! En attendant, le nouveau partenariat signé par le ministère de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau avec l'OCDE et le Conseil mondial de l'eau, en collaboration avec le Sénégal, vise à soutenir les pays africains dans la conception et la mise en oeuvre de politiques nationales de l'eau, fondées sur les principes de bonne gouvernance et permettant d'assurer la sécurité hydrique et l'atteinte des objectifs de développement durable à l'horizon 2030. L'initiative sera notamment déclinée en un programme biennal comprenant la production de données, d'analyses et de recommandations stratégiques relatives aux politiques nationales en matière de gestion des ressources en eau, l'évaluation des réformes liées à ces politiques au niveau régional et l'organisation de dialogues nationaux, d'ateliers et de programmes de renforcement de capacités. Le Forum mondial de l'eau prévu en 2021 à Dakar sera son premier cadre d'évaluation