Les échos quotidien : Où en est l'entrée en vigueur du contrat-programme signé entre la RAM et l'Etat ? Abderrafie Zouitene : Le contrat programme signé le 21 septembre 2011 entre l'Etat et la Royal Air Maroc, s'étale jusqu'en 2016. Il vise à permettre à la compagnie de s'adapter le plus rapidement possible à son environnement, avec comme objectif, dans un premier temps d'ici fin 2013, la mise en œuvre d'un plan de restructuration en vue de rétablir les fondamentaux économiques de la compagnie, puis, à partir de 2014, un plan de développement qui sera mis en œuvre afin d'assurer la pérennité de la RAM et son développement dans la perspective d'une croissance continue. Ce contrat programme comporte un plan de restructuration avec différentes mesures dont l'amélioration de la productivité du personnel, l'optimisation du réseau et l'amélioration de la productivité de la flotte, la réduction des charges de plus d' 1 MMDH, à travers la réduction de la masse salariale, la réduction des coûts opérationnels et le développement de la commercialisation de nos produits par les nouvelles technologies, ainsi que l'optimisation de l'implantation commerciale de la compagnie, qui font également partie des mesures programmées, enfin, une amélioration de la qualité des services de la RAM, en vue de renforcer la satisfaction globale de ses passagers, qui constitue un volet essentiel de ce programme. Justement quel est l'état d'avancement de cette restructuration ? Le plan de restructuration interne avance conformément aux engagements pris par la compagnie. À ce titre, la Royal Air Maroc prévoit de dégager une économie de 1 MMDH par an, sur trois ans. Ce plan de restructuration prévoit un programme de réduction massive des charges de la compagnie, à travers une série d'actions axées sur l'optimisation des coûts de la consommation de carburant, des coûts de commercialisation et de distribution. Cette baisse des charges a nécessité, également, un plan impératif de réduction d'un tiers des effectifs de la compagnie. La Royal Air Maroc, entreprise d'Etat, a veillé à ce que la conception et la mise en œuvre de ce plan s'inscrivent dans une démarche socialement responsable et exemplaire, avec l'accompagnement des partenaires sociaux. Un plan de départ très avantageux a été mis en place avec un dispositif d'accompagnement, notamment pour les agents désireux de lancer des projets d'entreprises ou de se redéployer dans une autre activité. Qu'en est-il du recentrage sur le coeur de métier et des autres volets de la restructuration ? Le programme de réduction des coûts de la Royal Air Maroc s'appuie également sur le déploiement de deux leviers structurels essentiels pour réussir cet objectif ; il s'agit de l'externalisation d'activités hors le cœur du métier de la compagnie afin que celle-ci puisse se concentrer sur le core business. Parmi les activités concernées, il y a la formation assurée aujourd'hui par la RAM Academy, le handling (assistance au sol) ou le catering. Un autre levier structurel concerne la cession d'actifs non stratégiques, et dans ce cadre, la compagnie a cédé ses parts dans MATIS, une société spécialisée dans les câblages électriques destinés à l'industrie aéronautique ainsi que dans Atlas Hospitality Morocco. Le programme de restructuration comporte également un volet essentiel lié à l'amélioration de la qualité des services, avec d'ici fin 2012, la mise en place de balises de service, le renforcement de la formation continue pour le personnel en contact avec la clientèle, la rénovation des cabines, ainsi que le lancement d'un programme d'amélioration de la ponctualité pour les causes liées directement à la RAM. Quelles sont les difficultés auxquelles doit faire face la compagnie dans ce sens ? Le plan de restructuration avance conformément aux engagements pris et au planning fixé. Le personnel de la Royal Air Maroc est mobilisé pour atteindre les objectifs du plan, dont l'atteinte conditionne la pérennité de la compagnie. Ceci dit, nous restons très vigilants par rapport à l'environnement international de notre activité et particulièrement vis à vis de la crise économique de l'Europe, notre premier marché ainsi que par rapport à la volatilité du prix du carburant qui représente une part importante des charges de la compagnie. Des informations circulent concernant le retrait de quelques appareils de la flotte et d'une restriction de l'offre, qu'en est-il ? Le plan de restructuration prévoit la réduction de la flotte de la RAM par le retrait de 10 avions sur 54 appareils que compte notre flotte. La plupart des machines à retirer sont des avions d'anciennes générations, ce qui permettra à la RAM, d'avoir, en 2012, une flotte 100% nouvelle génération, l'une des plus jeunes au monde. La RAM vient de lancer le chantier de la mise en place d'un dispositif de contrôle interne et de gouvernance des risques, quels en sont les objectifs et l'horizon de réalisation ? Il s'agit de la mise en place d'instances de gouvernance afin d'assurer un suivi effectif des objectifs, des moyens et des résultats. Les principales actions prévues sont l'optimisation de l'organisation, l'efficacité du management, à travers la mise en place d'outils de suivi des projets et l'optimisation du système d'information de la compagnie, en tant que leviers d'efficacité et de compétitivité