L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara entame des consultations individuelles avec le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le polisario en vue de la rencontre de mars prochain. L'ambiance qui prévaut devrait favoriser un échange fructueux entre les parties concernées. C'est avant-hier, mardi, que le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu, à New York, des consultations sur la question du Sahara marocain. Ces consultations se sont déroulées en présence de l'envoyé personnel du secrétaire général, Horst Köhler. Pour rappel, ce dernier devra organiser une nouvelle table ronde en mars prochain, similaire à celle de Genève de décembre dernier. Selon plusieurs ambassadeurs de pays membres du Conseil de sécurité, cette table ronde sera précédée de rencontres avec les parties. Comme c'est de coutume avant toute rencontre, Horst Köhler devra tenir des réunions individuelles avec le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le polisario. Ces rencontres devront se tenir durant le mois de février. L'objectif étant de déterminer un agenda pour la deuxième table ronde prévue en mars prochain. Dans une déclaration à l'agence MAP à l'issue de la réunion du Conseil de sécurité, Horst Köhler a confirmé vouloir organiser une nouvelle réunion avec le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le polisario en mars. «Nous préparons le prochain round et nous nous attendons à une bonne réunion en mars», a-t-il dit. Dans cette même veine, l'ambassadeur de France à l'ONU, François Delattre, a indiqué que même si Köhler n'a pas donné de date précise pour cette prochaine rencontre, «le contexte, selon ses propres mots, reste favorable» pour la reprise des pourparlers. Et d'ajouter que l'envoyé personnel ressent un élan réel. «Il a une vision et la confiance de toutes les délégations autour de la table», a expliqué le diplomate français. Et de conclure que le climat est on ne peut plus propice à la reprise du dialogue. Concernant les consultations du Conseil de sécurité, Delattre a estimé qu'il s'agit d'une bonne réunion. Il en a spécialement retenu le soutien unanime aux efforts de l'envoyé personnel. L'ambassadeur français n'a pas tari d'éloges quant à la vision et l'engagement «incomparables» de Köhler, et à l'élan qu'il a contribué à créer. Sur le même ton que celui de son collègue français, l'ambassadeur d'Allemagne à l'ONU, Christoph Heusgen, a indiqué que l'envoyé personnel du secrétaire général reste très engagé dans ce dossier. Il a souligné à ce propos le fait que Köhler ait réitéré devant le Conseil de sécurité sa volonté d'aboutir à une solution réaliste, pratique et durable à la question du Sahara marocain. Et le diplomate d'indiquer qu'il était très important de voir que tout le monde autour de la table le soutenait. «Tout le monde a dit qu'il s'agit d'un conflit auquel nous pourrons trouver une solution», a indiqué l'ambassadeur allemand devant la presse. Selon lui, la résolution de ce conflit devrait aussi être positive pour les habitants de la région. Car, explique-t-il, «le potentiel économique du Maghreb est immense, mais il n'est malheureusement pas exploité aujourd'hui du fait de ce conflit». L'ambassadeur allemand a ainsi regretté que le potentiel de l'intégration économique de la région du Maghreb soit altéré par ce conflit qui n'a que trop duré. «Aujourd'hui, il existe un infime échange commercial entre le Maroc et l'Algérie, pourtant deux grands pays de la région, dont les populations bénéficieraient d'une telle intégration», a-t-il dit. Et le diplomate de conclure que la résolution de ce conflit, qui est à même d'ouvrir la voie à l'intégration maghrébine, marquera une avancée énorme pour la région. «L'Allemagne reste très favorable à une telle issue», a assuré Heusgen.