Une conférence-débat a été tenue au siège de la CGEM, laquelle a été l'occasion de présenter les résultats intermédiaires sur la «transformation digitale des TPME au Maroc». Principal constat : les entreprises doivent impérativement se mettre à l'ère du digital. C'est hier, au siège de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), que les résultats préliminaires de l'étude élaborée par le cabinet Officium et l'Observatoire marocain des pratiques de management (ONPM) sur le phénomène 4.0 dans l'entreprise marocaine ont été présentés. Ainsi, dans son allocution de bienvenue, Khalid Dahami, président de la Fédération du commerce et services (FCS) a expliqué l'intérêt de cette étude ; pour lui «elle permet d'avoir une vision d'ensemble sur le phénomène 4.0 et son intérêt pour la TPME marocaine. L'étude facilite dans ce sens la compréhension des enjeux et contraintes auxquels sont confrontés ces TPME dans leur stratégie de transformation digitale». De son côté, Reda Taleb, CEO du Cabinet Officium, a présenté les principaux résultats de l'étude en question, «ces résultats sont intermédiaires puisque l'étude est toujours en cours. Elle s'étale en effet sur plusieurs mois», assure ce dernier. En effet, le digital représente une révolution plus importante que l'imprimerie et la révolution industrielle. Aujourd'hui, plus de 55% de la vie numérique d'un utilisateur moyen sont passés sur ces 4 plateformes (GAFA). Alors, dans un environnement international marqué par la digitalisation accrue des entreprises mondiales, qu'en est-il de celles marocaines ? Le cabinet Officium a donc réalisé son étude sur un échantillon de + de 350 dirigeants d'entreprises de différents secteurs et différents niveaux hiérarchiques, dont 10% dans la distribution, 39% dans les services aux entreprises, 37% dans l'industrie, 14% dans les autres domaines de services. L'objectif étant d'apprécier le niveau de maturité du phénomène 4.0 dans l'entreprise marocaine. L'étude a été basée sur 3 axes majeurs, à savoir la perception du phénomène 4.0, les enjeux associés ; un état des lieux sur la réalité du 4.0 dans l'entreprise marocaine. Premier constat, l'écrasante majorité des entreprises interrogées déclarent avoir déjà connaissance du phénomène 4.0, ce qui représente 82,4% des répondants dont 77% sont des TPME. «Ce constat est très réconfortant dans le sens où les entreprises marocaines sont de plus en plus au courant de ce phénomène qui touche le monde entier et auquel les entreprises marocaines devraient impérativement se préparer», explique Reda Taleb. La perception En ce qui concerne le premier volet d'analyse de l'étude, la signification du phénomène 4.0 pour les entreprises marocaines est comprise comme étant un ensemble d'outils technologiques permettant de moderniser les systèmes de production de biens et de services (33,3%). C'est aussi une nouvelle vision de l'entreprise qui doit se transformer radicalement et s'adapter à l'évolution de son environnement (34,1%). Le phénomène 4.0 représente aussi un ensemble d'opportunités nouvelles offertes par de nouvelles technologies (19,8%). Il est aussi considéré comme étant un ensemble d'initiatives techniques ayant pour but de développer l'entreprise et accroître sa compétitivité (5,6%), un ensemble de nouvelles pratiques managériales ayant pour but de faire évoluer l'entreprise (4,8%) et une sorte d'évolution naturelle de l'organisation actuelle de l'entreprise (2,4%). Les enjeux Par ailleurs, 42,1% des répondants assurent que l'enjeu principal de la digitalisation réside dans l'adaptation de l'outil de production aux défis technologiques de demain. D'autres enjeux sont cités par les répondants comme la conservation de la compétitivité de l'entreprise (22,2%) et le développement de la capacité de l'entreprise à innover (19,8%). Dans le même cadre, le cabinet d'études ressort d'autres enjeux importants dans la transformation digitale des entreprises marocaines, notamment le facteur humain qui représente le principal défi cité par les dirigeants d'entreprises à hauteur de 67,5%. Vient après la capacité à développer de nouvelles compétences et la capacité d'innover (56,30%), puis l'habilité des entreprises à réinventer des méthodes de travail et des procédés tels que la gestion de la cybersécurité afin de protéger l'information sensible et le savoir-faire. En tout cas, la transformation digitale permet aux entreprises l'augmentation de leur efficience et favorise leur innovation. Sauf que cette transformation ne se développe pas de la même manière chez toutes les entreprises marocaines. En effet, 39,8% assurent que le projet de transformation digital est en cours de mise en place dans leurs entreprises et 21,5% des dirigeants assurent que la question n'est pas du tout abordée au niveau de leur stratégie de développement. En ce qui concerne les TMPE, 30,8% déclarent que le projet est en cours de réalisation dans leurs entreprises et 32,9% assurent que la question n'est pas du tout abordée chez eux. In fine, les participants à cette conférence-débat assurent tous que l'entreprise doit s'assurer de répondre aux nouvelles habitudes de consommation qui voient le jour en matière de communication et de digitalisation. Une évolution à laquelle les entreprises ne peuvent pas échapper, elles n'ont d'autres choix que de s'adapter et d'opérer leur «transformation numérique».