Le parti du Congrès populaire, membre de la coalition au pouvoir au Soudan a réclamé mercredi l'ouverture d'une enquête sur la mort de manifestants lors du mouvement de contestation quasi inédit depuis trois décennies que connait le pays depuis près d'une semaine. Les manifestations, qui ont touché une dizaine de villes dont la capitale Khartoum, ont débuté le 19 décembre après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Les autorités font état de huit manifestants tués depuis. Selon les chiffres du Parti, 17 personnes sont morts et 88 autres ont été blessées dans les manifestations. "Nous appelons le gouvernement à lancer une enquête sur ces morts (...) Ceux qui ont commis ces crimes doivent rendre des comptes", a déclaré à la presse à Khartoum Idris Suleiman, un haut responsable du PCP. Créé par l'ancien leader Hassan el-Tourabi, décédé en 2016 , le PCP fait partie du gouvernement du président Omar el-Béchir, où il occupe deux postes de ministre d'Etat. Il compte en outre sept députés au Parlement. Les forces de police et de sécurité étaient encore déployées mercredi dans différents quartiers de la capitale, mais aucune manifestation n'avait encore eu lieu dans l'après-midi. Le président soudanais Omar el Bachir a tenté de calmer la rue lundi en promettant d'entreprendre des "vraies réformes" pour remédier à la crise économique du pays. Mais des centaines de manifestants sont à nouveau descendus dans les rues de la capitale mardi. Le Soudan est confronté à une grave crise économique depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Amputé des trois quarts de ses réserves de pétrole, le pays a vu l'inflation s'établir à près de 70% tandis que la livre soudanaise plongeait face au dollar américain