La situation agricole n'est pas encore critique dans les Doukkala, mais les cultivateurs scrutent le ciel avec appréhension. Les précipitations sont inférieures à la normale par rapport à l'année dernière, ce qui commence à inquiéter les agriculteurs de la région Doukkala-Abda. Le retard des pluies, de plus d'un mois, n'est pas rassurant. Ce qui n'arrange pas la situation, par ailleurs, c'est la baisse des températures depuis fin septembre, qui cause l'arrêt de la croissance des plantes. La situation est par contre plus rassurante pour ce qui est de la zone irriguée, qui s'étend sur plus de 90.000 ha. Les ressources en eau sont satisfaisantes. Le complexe hydraulique El Massira-Hanssali emmagasine actuellement 3.095 Mm3 d'eau (89% de sa capacité) contre 3.126 Mm3 (90%) durant la même période de l'année agricole 2010/2011. L'agence du bassin hydraulique Oum Er-Rabia a accordé une dotation en eau d'irrigation de 650 millions de m3. Et actuellement, un total de 140 millions de m3 d'eau de cette dotation a été consommé. Les agriculteurs craignent que les cultures d'automne soient compromises. La superficie travaillée actuellement a atteint 735.000 ha, dont 95% par traction mécanique. La betterave à sucre compromise ? Sur le terrain, pour vérifier l'état des céréales, l'arrêt de croissance des plantes paraît évident, suite au froid. C'est la rosée matinale qui maintient encore la végétation verte, explique un agriculteur. Mais le début de jaunissement des céréales et surtout de l'orge est flagrant au niveau des zones intérieures et sur les sols légers, ou travaillés superficiellement. Par contre, la situation semble normale en zones irriguées où l'irrigation se poursuit convenablement. Les plantes sont actuellement en stade de début de montaison. La betterave à sucre est une autre activité agricole très importante dans les Doukkala. Malgré l'augmentation du prix de la betterave et les mesures prises par Cosumar, les réalisations restent en deçà des prévisions. La superficie programmée pour cette année agricole est de 17.000 ha contre 20.000 Ha l'année dernière. Mais les superficies semées en betterave à sucre ont à peine atteint les 7800 ha. Ce qui présage une récolte maigre au risque de compromettre la production de la sucrerie de Sidi Bennour.