Suite à la décision de la Cour d'appel de Fès de poursuivre le membre du secrétariat général du PJD, Abdelali Hamieddine, pour "participation à un homicide volontaire", le parti majoritaire du Parlement fait face à une crise de taille. Abdelali Hamieddine qui a toujours bénéficié de l'appui inconditionnel de sa formation, sera le sujet d'une réunion prévue en urgence ce soir pour discuter de cette affaire qui remonte à 1993, suite à des violences à l'Université Sidi Mohamed Ben Abdallah. Le jeune leader islamiste sera poursuivi pour son implication présumée dans l'assassinat de l'étudiant d'extrême-gauche Mohamed Benaïssa Aït El Jid, tué à proximité de la Faculté de droit Dhar el Mehraz, le 25 février 1993. Une affaire qui a été rouverte le 24 Janvier 2018, par le juge de la Cour d'appel de Fès sur demande de l'avocat de la famille de la victime. L'avocat de Abdelali Hamieddine a manifesté son désaccord quant à cette décision à travers une publication sur son compte Facebook, où il a qualifié cette affaire de "purement politique". Il faut rappeler que le membre dirigeant du parti majoritaire au Parlement ne s'est jamais présenté aux différentes audiences de son procès, la famille de la victime est allée jusqu'à déposer une demande pour qu'il y soit contraint par la force publique en mars dernier. Le mardi 27 mars 2018, devant le tribunal de Fès, de nombreux proches et défenseurs de la victime ont manifesté pour réclamer que toute la lumière soit faite sur "ce meurtre politique". Dans un premier temps, le parti islamiste niait complètement l'implication de Abdelali Hamieddine dans cette affaire, et s'est déclaré prêt à fournir toutes formes d'aide pour prouver son innocence. "Nous ne leur livrerons pas notre frère Hamieddine", avait déclaré à ce sujet le cacique du PJD et ex-chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, lors du 6e Cngrès de la jeunesse du parti, tenu au début du mois de février dernier à Rabat.