500 projets d'irrigation pour la seule année 2011, sur plusieurs milliers d'hectares de superficie globale. Le secteur de l'irrigation est bien loin de l'assèchement en liquidités. C'est le message que semble indiquer ces chiffres, qui expriment le potentiel de business d'un des opérateurs les mieux positionnés sur le secteur. La Compagnie marocaine de goutte à goutte et de pompage (CMGP) serait, en tout cas, sur la liste des opérateurs les plus dynamiques du secteur. L'enseigne vient de dévoiler ses visées en termes d'activités pour cette année, en marge du dernier Salon international de l'eau et de l'irrigation du royaume. Mieux, une source du management de la société confirme un intérêt particulier, dans l'agenda projets de cette année, pour une importante initiative de réhabilitation des réseaux d'irrigation gravitaire dans le périmètre de la Moulouya. Ce périmètre est de fait constitué de la plaine des Triffa (36.060 ha) sur la rive droite de l'oued Moulouya (Province de Berkane) et des plaines de Zebra (5.660 ha), Bouareg (10.178 ha) et Garet (13.500 ha) sur la rive gauche (Province de Nador). Ce projet, qui ressemble à une refonte profonde du dispositif d'irrigation de cette région, devrait se dérouler en trois grandes phases. La première porte sur le diagnostic de l'infrastructure d'irrigation existante. Elle devrait être réalisée dans le but d'estimer le potentiel actuel de la région en termes de canaux d'irrigation. La deuxième et la troisième étapes devraient concerner, quant à elles, «l'établissement de l'avant projet détaillé des réseaux d'irrigation», ainsi que la proposition «du projet d'exécution», indique-t-on auprès de la tutelle. Les projets coulent de source... Ce projet s'inscrit dans le cadre de la stratégie de rationalisation de la gestion de l'eau dans plusieurs grands périmètres agricoles nationaux, avec un objectif global d'irrigation portant sur plus de 1.200.000 ha. Il en rejoint un autre, tout aussi ambitieux. Il s'agit d'un gigantesque projet d'aménagement hydroagricole, prévoyant le transfert des eaux du nord vers le sud du royaume. Les premières études portant sur ce chantier sont déjà en cours. L'objectif, selon un document interne à la tutelle, est «le transfert des excédents d'eau perdus en mer, des bassins des oueds Laou, Loukkos et Sebou, vers les bassins du Bouregreg, de l'Oum er rebia et du Tensift». Par extension, le but recherché est de «combler les déficits en eau des périmètres d'irrigation pour satisfaire une demande en eau en forte progression dans ces bassins, avec le transfert d'un volume moyen annuel de l'ordre de 845 millions de m3 du nord au sud du pays». Ce projet devrait coûter quelque 30 MMDH, et ceci pour la seule composante ouvrage de mobilisation et de transfert de l'eau. Parallèlement, la stratégie initiée par Aziz Akhannouch lors de son premier mandat, prévoit aussi la réalisation d'un important programme de réutilisation des eaux usées traitées en irrigation (Reuti). Pour ce faire, un plan directeur est d'ailleurs en gestation. La stratégie nationale de l'eau évalue à 300 millions de m3 les ressources en eau usées traitées pouvant être mobilisées pour différents usages, dont l'irrigation agricole.