Alors que la hausse des frais d'inscription pour les étudiants extra-européens provoque un tollé, notamment en Afrique, l'ambassade de France au Maroc a organisé hier une rencontre avec les médias afin d'expliquer la réforme entreprise par le président français Emmanuel Macron. A partir de la rentrée 2019, les étudiants étrangers seront appelés à s'acquitter des frais d'une valeur de 2.770 euros en licence et de 3.770 euros en master et en doctorat. Ainsi, selon Clélia Chevrier Kolačko, directrice générale de l'Institut français du Maroc, «l'augmentation des frais de scolarité pour les étudiants étrangers en France permettra d'améliorer les conditions de leur accueil». Et d'ajouter : «Il s'agit également de mieux répondre à la demande sur les formations universitaires en France, de financer davantage de bourses dont les bénéficiaires devront passer de 7.000 à 15.000, et d'appuyer la mobilité des universités françaises à l'étranger». La France se fixeen effet l'objectif d'accueillir un demi-million d'étudiants étrangers d'ici 2027. Cette projection est fondée sur la progression enregistrée par ses concurrents voisins, mais également sur l'impact prévisionnel de la stratégie Choose France. Paris a également pour ambition de favoriser le départ à l'étranger de davantage d'étudiants, dans le cadre des échanges universitaires ou d'une mobilité «diplômante». Dès la rentrée 2019 seront lancées une stratégie de simplification de la politique des visas, en lien avec le ministère de l'Intérieur, la multiplication des formations en français langue étrangère et en anglais, une démarche de labellisation de l'accueil des étudiants étrangers en France et une campagne de communication mondiale, sous l'égide de Campus France. Un Fonds de soutien intitulé Bienvenue en France sera créé. Doté de 10 millions d'euros, il permettra de lancer ces actions dès 2019. Et si les frais de scolarité seront différenciés en France pour les étudiants extra-européens, afin de donner les moyens de cette politique, dans le même temps, le nombre de bourses d'études du Gouvernement français pour les étudiants étrangers sera fortement augmenté. En parallèle, des moyens sont mobilisés pour accompagner le déploiement hors de France des campus et des formations des universités et des écoles françaises. Par ailleurs, les universités et les écoles conserveront la possibilité de prévoir, dans le cadre d'accords bilatéraux avec des établissements étrangers, que les étudiants accueillis à ce titre acquittent, sous réserve de réciprocité, le même montant de frais d'inscription que les étudiants européens. Ce sont 12 500 étudiants internationaux qui bénéficieront ainsi d'une exonération, et notamment les étudiants qui ne sont pas ressortissants d'un pays de l'UE et qui sont accueillis dans le cadre des programmes d'échange du type Erasmus+.