Séance d'ouverture de la réunion d'experts de la Commission économique en Afrique à Tunis. Le système statistique au Maroc a été audité par la Commission économique pour l'Afrique. Le royaume dispose d'écosystèmes très performants, en comparaison avec les autres pays de la sous-région. Le système statistique national obtient une bonne note de la part des experts de la Commission économique en Afrique (CEA). Les résultats préliminaires du rapport «La révolution des données en Afrique du Nord: mettre les données au service de la transformation structurelle», que les Inspirations ECO a pu consulter, concluent que l'Egypte et le Maroc, suivis de la Tunisie, disposent d'écosystèmes plus performants que les autres pays de la sous-région. Ce résultat corrobore les conclusions de l'Indicateur de la capacité statistique de la Banque mondiale (ICS). Cet index montre que «le Maroc a des capacités statistiques élevées». Avec un score de 76,7%, le royaume arrive au deuxième rang en Afrique du Nord après l'Egypte (83,3%). Ce classement a été rappelé en ouverture de la réunion d'experts de la CEA qui se tient du 30 octobre au 2 novembre 2018 à Tunis. Le diagnostic réalisé par le bureau Afrique du Nord de la CEA montre également les limites de l'environnement statistique national et le manque de ressources pour accompagner la révolution des données. Acquis et défis C'est un satisfecit pour les équipes du Haut-commissariat au plan (HCP). La visite des experts de la CEA a permit à ces derniers de relever «l'indépendance du HCP» en comparaison avec les autres institutions de statistiques nationales qui demeure sous la tutelle gouvernementale. Le Maroc se distingue également avec l'Egypte en ayant «entrepris un recensement sur l'agriculture depuis l'année 2000», peut-on lire dans le document préliminaire. Le Maroc se targue aussi, avec la Tunisie, d'être un des seuls pays à utiliser le Système de comptabilité nationale des Nations de 2008. «Ces deux pays sont les seuls de la région à faire partie du groupe des pays soumis à la Norme supérieure de la diffusion des données du Fonds monétaire international», observe le document. Rappelons que ces normes exigent que les statistiques conjoncturelles soient publiées en suivant un calendrier fixé quatre mois à l'avance. Le portrait réalisé des systèmes statistiques nationaux des pays de la sous-région est fortement contrasté. Il y a un premier groupe, composé du Maroc et de l'Egypte, un deuxième recensant l'Algérie et la Tunisie, puis un troisième groupe composé de la Mauritanie, de la Libye et du Soudan. Malgré les décalages de développement et de maturité entre les systèmes statistiques des sept pays, il demeure que les défis sont similaires, à l'aune de la révolution des données (Big Data, Open data, etc.). Le rapport préliminaire propose plusieurs actions. Parmi elles, la mise en place des mécanismes de contrôle de la qualité des données ainsi que des stratégies pour la diffusion des données statistiques. Pour profiter de la transformation numérique, le rapport appelle à l'utilisation des sources de données non conventionnelles pour combler les déficits statistiques. Le rapport a mis le doigt, au Maroc comme dans les autres pays de la sous-région, sur «les difficultés majeures par manque de ressources humaines spécialisées et d'instruments techniques adéquats». Le document CEA invite à «recourir davantage aux mécanismes de financement axés sur les résultats» ainsi qu'aux «mécanismes de financement innovants peuvent permettre de mobiliser davantage de ressources pour les données». La CEA a lancé cette étude dans le cadre de la préparation des pays de la sous-région à disposer d'indicateurs fiables au sujet des Objectifs du développement durable, dont «le succès est conditionné par la capacité de ces pays à définir, planifier et assurer le suivi des politiques au service du développement durable», rappelle le document.