Depuis le lancement du Plan Maroc Vert, l'investissement privé aurait atteint 60 MMDH, selon le ministre de tutelle. Le constat est aujourd'hui cinglant. À eux seuls, les financements publics ne sont pas suffisants pour réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) et les institutions internationales spécialisées dans le développement et le financement doivent collaborer de manière plus stratégique afin de mieux exploiter les investissements privés. Tel était le message du Forum mondial «Investissements responsables du secteur privé dans l'alimentation et l'agriculture», organisé par la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), qui s'est tenu le 23 octobre et qui a réuni plus de 200 investisseurs, dirigeants d'entreprises, représentants de diverses institutions multilatérales de développement, décideurs politiques et membres de gouvernements issus d'Afrique, d'Asie, d'Europe et des Amériques. Intervenant dans ce cadre, le ministre marocain de l'Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, a tenu a partagé l'expérience marocaine en la matière. «Depuis le lancement du Plan Maroc Vert en 2008, l'investissement privé dans l'agriculture s'est élevé à plus de 60 milliards de DH. Le secteur agricole marocain justifie également d'expériences réussies de partenariats public-privé. Un modèle qui a été privilégié pour mener à bien des projets structurants dans certaines régions du Maroc». Le responsable gouvernemental cite comme exemple le projet de sauvegarde de la zone agrumicole d'El Guerdane dans la région du Souss Massa. «Ce périmètre souffrant d'un stress hydrique important, a pu profiter du transfert d'un volume d'eau de 45 millions de m3 sur plus de 90 km de conduite, à partir du Complexe Aoulouz-Mokhtar Soussi couvrant 10.000 ha de plantations dans la zone du projet». Un projet qui a été financé grâce à la combinaison d'une subvention de l'Etat, des fonds propres du partenaire privé et des agriculteurs. Ainsi, pour ouvrir la voie aux investisseurs, le gouvernement travaille sur la mobilisation d'un million d'hectares au sein des terres collectives, ce qui est, pour sa part, un signe clair de la nécessité de l'élargissement du champ de l'investissement à toutes les catégories, et à rendre le foncier agricole plus accessible pour l'investissement productif. «L'agriculture devra, avec cela, pouvoir couvrir un champ de développement plus global, d'autant plus que le secteur est au cœur de la dynamique socioéconomique marocaine puisqu'il contribue à hauteur de 14% au PIB et de 40% à l'emploi», a conclu le ministre.